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Les Ariel font souffler l’esprit

Paris
Auditorium du Louvre
11/18/2004 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 17 «La Chasse», K. 458
Dimitri Chostakovitch : Quatuor n° 8, opus 110
Franz Schubert : Quatuor n° 12 «Quartettsatz», D. 703

Quatuor Ariel: Alexandra Kazovsky, Gershon Gerchikov (violon), Serge Tarashansky (alto), Amit Even-Tov (violoncelle)


Par une curieuse coïncidence, Paris accueille à deux jours d’intervalle les deux quatuors israéliens qui, lors de la dernière édition du concours Franz Schubert de Graz (février 2003), avaient respectivement obtenu les premier et deuxième prix: le Quatuor Ariel, dans le cadre des «Midis du Louvre», puis le Quatuor Aviv, invité par le Théâtre de la Ville.


C’est peut-être dans le domaine du quatuor que la riche saison de l’Auditorium du Louvre brille le plus: si ses soirées sont réservées aux formations établies – on a déjà pu ainsi y entendre les Ysaÿe (voir ici) et les Emerson (voir ici) – les midis (et demi) permettent de découvrir les plus jeunes: après l’excellent Quatuor Ebène (voir ici), le Quatuor Ariel, formé en 1998 à l’Académie de musique et de danse de Jérusalem, n’a pas raté son premier rendez-vous avec la France, dans un programme qui a permis d’apprécier son aisance dans des styles très différents (classique, romantique, moderne).


Certains ensembles frappent d’emblée par leur sonorité, d’autres par leur discipline ou leur précision, d’autres encore par leur virtuosité, mais dès le Dix-septième quatuor «La Chasse» (1784) de Mozart, le Quatuor Ariel se caractérise par cette respiration et ce naturel que l’on peut sans doute qualifier de musicalité. Souple et vif, expansif et puissant, même symphonique dans l’Allegro assai final, son Mozart, tout sauf emperruqué, annonce bien davantage l’opus 18 de Beethoven.


Le Huitième quatuor (1960) de Chostakovitch est sans doute l’œuvre qui, dans ce répertoire et pour la période postérieure à 1945, revient le plus souvent à l’affiche. Mais point de routine pour autant ici, car elle a rarement été empoignée avec une telle expressivité et une telle rage. Cette approche plus physique qu’à proprement parler spectaculaire se situe certes à cent lieues de la musique pure, mais les musiciens n’en parviennent pas moins à éviter toute dérive exhibitionniste.


Dans la même tonalité d’ut mineur, l’unique Allegro assai (Quartettsatz) du Douzième quatuor (1820) de Schubert est restitué de façon aussi hargneuse, haletante et tempétueuse, mais s’alanguit ici ou là sur quelques détails aux intentions un peu trop appuyées. Un péché mignon que les Ariel, ayant permuté leurs pupitres de violon, font oublier dans un bis, le Vivace ma non troppo final du Douzième quatuor «Américain» (1893) de Dvorak, fougueux et contrasté.



Simon Corley

 

 

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