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A oublier Paris
Opéra Bastille
04/17/2000 - et 20, 23, 26*, 29 avril, 3, 6, 9, 13 mai 2000
Giuseppe Verdi : La Traviata
Cristina Gallardo-Domas (Violetta), Rolando Villazon (Alfredo), Roberto Frontali (Germont), Sinéad Mulhern (Anina), Stephen Richardson (Baron Duphol)
Orchestre et Choeur de l'Opéra national de Paris, Maurizio Benini (direction)
Jonathan Miller (mise en scène) Il valait mieux regarder France-Slovénie ce soir là. Et ne pas voir ou revoir la mise en scène stupide de Jonathan Miller : Violetta s'éteint à l'hôpital, un décor laid, strictement aucune direction d'acteur (les geste changent d'un soir à l'autre, preuve sans appel), un détail croustillant, les bohémiennes lisent les lignes de la main à une femme portant un gant ! Car même en fermant les yeux... Après une Mimi crédible l'année dernière, Cristina Gallardo-Domas avoue de sérieuses limites techniques dans le rôle de Violetta : la prononciation est déplorable et beaucoup de vocalises passent à la trappe, tout comme d'ailleurs la dernière (et très haute !) note du grand air de la fin du premier acte. Requérant moins de virtuosité, les actes II et III se passent mieux et lui permettent de mettre en valeur son beau timbre, mais au final la prestation est peu convaincante. L'Alfredo de Rolandon Villazon est plus sûr techniquement mais sa projection est limitée tandis que le timbre métallique de Roberto Frontali finit par lasser. La prestance du choeur sauve la soirée quand même l'orchestre, si bon d'habitude, semble éteint. Mais cette prestation n'était peut être qu'à la mesure d'un public de comités d'entreprises qui ne s'arrête jamais de tousser (pas vingt secondes sans une toux pendant tout l'opéra !) et qui applaudit au beau milieu des grands airs... A oublier, très vite, alors que l'Opéra de Paris nous habitue à beaucoup mieux.
Philippe Herlin
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