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Un Rosenkavalier digne d'un festival

Zurich
Opernhaus
10/17/2004 -  et les 20, 24 et 31 octobre 2004
Richard Strauss: Der Rosenkavalier



Nina Stemme*/Adrienne Pieczonka (la Maréchale), Vesselina Kasarova (Octavian), Malin Hartelius (Sophie), Rolf Haunstein*/Cheyne Davidson (Faninal), Alfred Muff (Ochs), Liuba Chuchrova (Marianne Leitmetzerin), Rudolf Schasching (Valzacchi), Brigitte Pinter (Annina), Günter Groissböck (le commissaire de Police), Boiko Zvetanov (un Ténor Italien)

Chœur et Orchestre de l’Opéra de Zurich, Franz Welser-Möst (direction musicale), Sven-Eric Bechtolf (mise en scène)



A peine trois semaines avant Salzbourg, Zurich présentait un Rosenkavalier qui n’avait rien à envier à celui du célèbre festival autrichien. Le spectacle est repris en ce début de saison, avec pratiquement la même distribution que lors de la première, si ce n’est que pour les dernières représentations, Adrienne Pieczonka reprend le rôle de la Maréchale, qu’elle a justement chanté cet été à Salzbourg.


La mise en scène de Sven-Eric Bechtolf s’attache surtout à dessiner les contours des personnages, dans les décors minimalistes de Rolf Glittenberg et les lumières froides de Jürgen Hoffmann. Pas d’alcôve rococo au premier acte, mais une simple couverture posée par terre. Si des tréteaux servent de cadre à la dernière partie, le deuxième acte est le plus original, puisqu’il est transposé dans la cuisine de Faninal, où toute une armada de domestiques s’affairent à préparer un grand repas. Le temps qui passe et la mort imminente sont omniprésents avec de nombreux symboles, comme le vieil homme à livrée qui accompagne Octavian et les squelettes du dernier acte. Mais globalement, rien ne vient troubler la musique de Strauss et l’attention que le public porte aux chanteurs. Heureusement, car la distribution est de haut niveau.


Nina Stemme n’a peut-être pas encore l’autorité et le rayonnement des grandes interprètes du rôle, mais sa Maréchale n’en déploie pas moins une voix mature et expressive, par bonheur épargnée par les rôles plus lourds déjà à son répertoire. Le timbre joue sur du velours et la mezza voce est proprement fabuleuse. Bref, déjà une grande Maréchale! Pour ses débuts dans le rôle d’Octavian, Vesselina Kasarova complète avec brio sa galerie de personnages. Encore une fois, on reste stupéfait de la facilité avec laquelle la mezzo bulgare endosse des habits de travesti. Sa diction claire, son sens du phrasé et la richesse de son timbre, particulièrement dans le grave, laissent déjà penser que le jeune amoureux figurera bientôt parmi ses plus grandes interprétations. Plus en retrait, Malin Hartelius n’en confère pas moins beaucoup d’intensité vocale au rôle de Sophie. Les trois voix féminines se marient parfaitement, offrant notamment un trio final magnifique. Le vétéran Alred Muff campe pour sa part un baron Ochs gauche et ridicule, mais sans jamais tomber dans la vulgarité.


Le principal artisan de la réussite du spectacle est sans conteste Franz Welser-Möst. Ayant dirigé à Zurich essentiellement Wagner et Strauss, le chef a su créer une osmose parfaite avec ses musiciens, qui suivent très précisément la moindre de ses intentions. Sa lecture raffinée et dynamique accentue l’opulence de l’écriture orchestrale et le caractère mélancolique de l’œuvre, en phase avec la mise en scène. A noter que Franz Welser-Möst et Sven-Eric Bechtolf, qui préparent Pelléas et Mélisande sur cette même scène pour novembre, seront les maîtres d’œuvre du nouveau Ring annoncé par l’Opéra de Vienne pour 2007.






Claudio Poloni

 

 

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