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Conflit de cultures Stockholm
Opéra Royal de Suède
10/06/2004 - et 23, 30 Octobre 2004, 8, 16 Novembre 2004, 29 Décembre 2004, 3, 7, 11, 14, 18, 21, 26 Janvier 2005, 1, 4, 8, 14, 17 Mars 2005
Giacomo Puccini: Tosca
Dona Dimitriu (Floria Tosca), Cesar Hernandez (Mario Cavaradossi), Gunnar Lundberg (Scarpia), Jesper Taube (Angelotti), Magnus Linden (le Sacristain), Lars Magnusson (Spoletta), Knut Hendriksen (Mise en scène), Chœur et Orchestre de l’ Opéra Royal de Stockholm, Tobias Ringborg Tosca est pas une œuvre qui brille plus par ses émotions fortes que par la subtilité psychologique. Il faut pour l’apprécier avec trois bêtes de scène. Signe des temps, le pays qui nous a donné des artistes comme Birgit Nilsson, Nicolas Gedda ou plus proche de nous Anne-Sophie Von Otter et Gösta Wimberg, a du faire appel à une Tosca Bulgare et à un Cavadarossi Puerto Ricain pour cette nouvelle production du Suédois Knut Hendriksen, ancien assistant de Jean-Pierre Ponnelle et de Götz Friedrich. Celui-ci nous offre une lecture classique et assez efficace avec quelques bonnes idées comme de montrer à la fin du premier acte le Sacristain, passé à tabac, devant l’indifférence de la foule ou celle de montrer la silhouette d’Angelotti pendu à la fin du deuxième acte sur l’accord orchestral où traditionnellement Tosca place un crucifix prés du corps de Scarpia.
Le trio vocal choisi par l’ Opéra de Stockholm n’est hélas pas idéal. Cesar Hernandez est pâle et chante un bon ton trop bas ; peut-être avait devait avoir un jour off mais ses interventions sont très décevantes. Gunnar Lundberg, le régional de l’étape a de beaux phrasés et projette une certaine autorité personnelle. Mais la noirceur du personnage de Scarpia lui est étrangère et on sent une personnalité qui doit être plus à son aise dans des rôles plus chaleureux et humains comme un Figaro ou un Wolfram. Seule Dona Dimitriu trouve les éclats que demande le rôle. Les seconds rôles avec en particulier le très réussi Angelotti de Jesper Taube sont plus satisfaisants. Au pupitre, Tobias Ringborg fait sonner son orchestre avec trop de volume en oubliant que ce théâtre est probablement plus approprié pour du Mozart que pour l’orchestre fourni de Puccini. Au total, une Tosca sans Italianisme qui ne justifie pas son potentiel.
Antoine Leboyer
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