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Pour le plaisir Paris Théâtre Mogador 10/09/2004 - Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon, opus 35
Antonin Dvorak : Symphonie n° 9 «Du Nouveau monde», opus 95, B. 178
Patrice Fontanarosa (violon)
Orchestre Pasdeloup, Yan-Pascal Tortelier (direction)
La saison des Concerts Pasdeloup, même si elle offre par ailleurs une place de choix à Offenbach pour trois de ses huit concerts, est baptisée «Autour du violon» et permettra notamment d’entendre d’ici avril prochain Gilles Apap et Salvatore Accardo. Rien de plus normal, dès lors, que de la débuter en associant Patrice Fontanarosa, conseiller artistique de l’orchestre depuis 2002, et Yan-Pascal Tortelier, violoniste de formation, au demeurant tous deux issus d’illustres familles de musiciens. Seul Etienne Vatelot, hospitalisé, manquait à l’appel, privant ainsi le public d’une allocution sans doute riche en souvenirs et en émotion.
S’il s’attaque, avec le Concerto pour violon (1878) de Tchaïkovski, à l’un des chevaux de bataille du répertoire, Fontanarosa n’a évidemment rien à voir avec ces jeunes bardés de prix internationaux qui délivrent trop souvent un discours techniquement impeccable mais désespérément dépourvu d’aspérités. Généreux et charmeur, mais aussi puissant, le violoniste français, à larges coups d’archet, privilégie le plaisir et l’engagement sur la précision ou la justesse, à l’unisson de l’accompagnement roboratif dispensé par Tortelier. En bis, la Gavotte en rondeau de la Troisième partita montre un Bach inhabituellement spirituel et gracieux.
Autre increvable classique, la Neuvième symphonie «Du Nouveau monde» (1893) de Dvorak. La gestuelle de karateka du chef français imprime à l’oeuvre un tour éclatant et énergique, véhément et épique, qui convient tout particulièrement aux deux derniers mouvements, mettant en vedette d’excellents pupitres de cuivres. En revanche, le Largo pèche par un tempo trop allant, qui ne laisse que peu de place à la poésie.
Le site de l’Orchestre Pasdeloup
Simon Corley
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