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A suivre

Paris
Salle Cortot
10/07/2004 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 58, opus 54 n° 1
Anton Webern : Bagatelles, opus 9
César Franck : Quintette avec piano

Quatuor Benaïm : Yaïr Benaïm, Alexandra Greffin (violon), Cécile Brossard (alto), Cédric Conchon (violoncelle) – Denis Pascal (piano)



Les concerts (gratuits) de 12 heures 30 donnés depuis plus de vingt ans, le mardi et le jeudi, par les professeurs et étudiants confirmés de l’Ecole normale de musique ont repris cette semaine, Salle Cortot, avec son acoustique remarquable et ses fauteuils de bois qui craquent. Dans ce cadre, le Quatuor Benaïm, constitué en 2000 et déjà nanti d’un troisième prix au Concours de l’ARD à Munich le mois dernier (remporté, dans cette catégorie, par un autre ensemble français, le Quatuor Ebène), avait choisi un programme couvrant trois époques très différentes, démontrant ainsi leur capacité à s’adapter sans peine à des styles variés.


Dans le Cinquante-huitième quatuor (opus 54 n° 1, 1788) de Haydn, les jeunes musiciens dispensent un élan et un enthousiasme constants, abordant sans complexes ni complexité le style classique. Observant l’ensemble des reprises, y compris dans le retour du menuet, ils ne surchargent pas le texte d’intentions inutiles. Particulièrement mis en avant dans cette partition, le premier violon, Yaïr Benaïm, pas toujours très heureux dans la justesse de ses traits, compense cette prise de risques par une belle sonorité.


Engagées, expressives, fortement dramatisées, les Bagatelles opus 9 (1913) de Webern sont suivies du trop rare Quintette avec piano (1879). Trop rare, notamment par rapport aux quintettes de Schumann et de Brahms, alors que, précédé des seuls Saint-Saëns (1855), Gouvy (1861) et Castillon (1870), il ouvre la voie à une longue série de partitions écrites en France pour cette formation: Chevillard (1882), Boisdeffre (1883), Widor (1890 et 1896), Le Flem (1905), Fauré (1906 et 1921), Schmitt (1908), Pierné (1917), Vierne (1918), Migot (1920), R. Hahn (1921), Cras (1922), d’Indy (1925), … Dédié et créé par Saint-Saëns, il porte la marque de la passion du compositeur pour Augusta Holmès, qui était alors son élève.


Rejoints par le pianiste Denis Pascal, les Benaïm maîtrisent les grandes vagues de cette œuvre qui compte parmi les plus développées du genre, débutant par un Allegro initial fougueux et impétueux, parfois violent. Dans le Lento, con molto sentimento, parfaitement tenu et retenu, ils parviennent à concilier lyrisme et pudeur, avant de déployer, dans l’Allegro non troppo, ma con fuoco une énergie canalisée par une noblesse de ton parfaitement appropriée.



Simon Corley

 

 

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