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Da camera

Paris
Maison de Radio France
09/11/2004 -  
Ivan Karabits : Concertino pour neuf instruments (création française)
Edgar Varèse : Octandre
Igor Stravinski : Concerto «Dumbarton Oaks»
Alban Berg : Concerto de chambre (#)

Raphaël Oleg (#) (violon), Florent Boffard (#) (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Kirill Karabits (direction)


Nous sommes en 2004 après Jésus-Christ. Tout l’Orchestre philharmonique de Radio France est en tournée en Asie avec son directeur musical. Tout l’Orchestre philharmonique? Non! Une formation peuplée d’irréductibles Gaulois résiste encore à la chaleur. Compte tenu de cette contrainte d’effectif, le «jeune chef associé», l’Ukrainien Kirill Karabits, par ailleurs premier chef invité de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg à compter du mois prochain, dirigeait dans le cadre du premier week-end de concerts gratuits de la saison de Radio France quatre «concertos de chambre» en trois mouvements (le plus souvent enchaînés), faisant appel de huit à quinze musiciens.


Kirill Karabits avait sept ans lorsque son père Ivan (1945-2002) composa son Concertino (1983) pour clarinette, basson, trompette, trombone, violon, contrebasse, piano et deux percussionnistes. Ces onze minutes de musique abordent différents styles, depuis le caractère méditatif du Preludio, à la manière d’un adagio (resserré) de Chostakovitch, jusqu’aux élans virtuoses et au happening du mouvement final, qui comporte une section d’esprit brésilien au cours de laquelle vents et cordes abandonnent leurs instruments pour se reporter sur des accessoires incongrus (grelots, râpe et autres appeaux).


Les trois autres œuvres de ce programme, écrites durant l’entre-deux-guerres et se rattachant chacune à l’une des esthétiques capitales de l’histoire de la musique du siècle passé, se sont révélées comme des jalons essentiels d’une époque où, parmi les pistes de renouvellement du «concerto», bon de nombre de créateurs (Falla, Janacek, Webern, Weill, ...), bien qu’appartenant à des écoles différentes, ont privilégié la réduction des effectifs.


Expression et lyrisme conduisent à l’incandescence Octandre (1923) de Varèse, dans une sorte de fusion entre la sauvagerie du Sacre et l’écriture des Symphonies d’instruments à vent de Stravinski. Mais c’est un tout autre aspect du compositeur russe que l’on retrouve ensuite, avec le Concerto «Dumbarton Oaks» (1938): l’Orchestre philharmonique restitue ce brillant pastiche avec beaucoup de plaisir, d’allure et d’allant, passant de l’ironie à la grâce, de la distance pince-sans-rire au mordant le plus acéré.


Egalement destiné à quinze instruments, le Concerto de chambre (1925), servi par l’agilité des treize souffleurs de l’orchestre et pris à bras-le-corps par les deux solistes, sera bien cet hommage que Berg souhaitait rendre à l’amitié et à l’amour: Florent Boffard, d’une aisance... déconcertante, tour à tour (post)romantique et espiègle; Raphaël Oleg comme s’il jouait «à la mémoire d’un ange» (de fait, certains analystes voient dans l’Adagio un in memoriam Mathilde Schönberg).



Simon Corley

 

 

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