About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Visages de la jeunesse

Paris
Maison de Radio France
09/10/2004 -  et Laon (7 septembre)
Gustav Mahler : Symphonie n° 5

Orchestre français des jeunes, Jesus Lopez Cobos (direction)


Donnant le ton d’une riche saison mahlérienne, tant à Radio France – intégrale des symphonies par Chung et son Orchestre philharmonique, Chant de la terre au National – que dans d’autres lieux – on pourra ainsi (ré)entendre à Paris les Première, Deuxième, Cinquième et Septième (voir ici) – la soirée inaugurale de ce premier week-end de concerts gratuits emblématiques de la «maison ronde», baptisé «Figures d’ouverture», aurait pu s’intituler «Visages de la jeunesse»: l’Orchestre français des jeunes (OFJ) y donnait en effet le second programme qu’il présente à l’occasion de sa traditionnelle session estivale (voir par ailleurs ici).


Grand appétit de musique après la diète (symphonique) estivale parisienne, affluence de parents et amis des musiciens ou gratuité de la manifestation? Toujours est-il que l’auditorium Olivier-Messiaen était comble. La scène était également bien garnie, avec un effectif renforcé (soixante-dix cordes disposées à la viennoise, bois par quatre, sept cors, quatre trombones, soit un total de cent huit), de telle sorte que chacun aura ainsi pu être de la fête, puisqu’il s’agissait ici de la clôture de la tournée 2004 de l’OFJ.


Par une curieuse coïncidence, la précédente saison symphonique s’était achevée de façon mémorable sur cette même Cinquième symphonie (1902) de Mahler, Haitink dirigeant alors l’Orchestre national dans une vision toute de démesure et de tension (voir ici). Jesus Lopez Cobos opte, quant à lui, pour une approche nettement plus objective et traditionnelle – ne serait-ce que du point de vue des tempi (soixante-sept minutes, soit onze de moins que Haitink) – animée d’un souci constant de clarté et, malgré la taille imposante de la formation, d’allégement des textures. Rarement les trois parties de la symphonie auront été aussi nettement séparées, le chef s’asseyant, plus de deux minutes durant, à l’issue de chacune d’entre elles. Ces deux longues pauses donnent d’ailleurs lieu à l’inévitable rituel des toux, mais, une fois n’est pas coutume, les musiciens y contribuent au moins autant que le public.


Difficile de parler de prudence à propos de cette interprétation lisse, littérale et didactique, car elle n’est nullement dépourvue de force, d’énergie ou d’engagement, quoique assez avare aussi bien de chaleur, de moelleux et d’ironie que de liberté et de souplesse. Cela étant, elle ne verse jamais dans l’excès (notamment dans un Adagietto plutôt enlevé) et met parfaitement en valeur le travail ainsi que les atouts de l’OFJ (bois et plus encore cuivres, à commencer par les soli de cor et de trompette, lesquels n’ont rien à envier à leurs collègues professionnels), qui reprendra l’œuvre, associée aux Rückert Lieder, au cours de sa session de printemps, en avril et mai 2005 à Dijon et à Paris.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com