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Miracle mozartien Prague
Stavoske divadlo
08/03/2004 - et tous les jours jusqu’au 29 août 2004
Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni
La troupe de l'Opéra Mozart, Olga Machonova-Pavlu (direction)
Richard Hes (mise en scène), Miroslava Pacolakova (chorégraphie)
Pour quelqu'un qui connaît la partition par cœur, qui pourrait la diriger en cas de besoin urgent, qui pourrait chanter tous les rôles (à condition de transposer toutes les voix en baryton), la perspective d'une soirée Don Giovanni est toujours angoissante. Quelle sera la valeur des chanteurs? Et du chef ? Et, au-dessus de tout, quelle sera la qualité de la mise en scène ? Nous en avons passé des soirées de "massacre" ! Cette petite introduction pour dire le bonheur d'une soirée-surprise vécue à Prague ce soir.
D'abord, le lieu, le Théâtre des Etats, là même où Mozart a dirigé la création de l'œuvre en 1787. Quelle beauté ! La couleur, la forme, les rapports salle-scène avec en avant-scène deux escaliers permettant toutes les souplesses d'entrée et de sortie de scène. Ensuite, l'enthousiasme de tous les musiciens dont aucun nom n’est connu. Bien sûr que le ténor n'avait pas la voix de Jon Vickers, ni la soprano celle de Sutherland ni la mezzo celle de Te Kanawa, mais chacun avait mis sa jeunesse et tout ce qu'il pouvait trouver d'énergie dans le projet et cela se sentait et se communiquait à la salle. Idem pour la chef d'orchestre. L’émotion était au rendez-vous, notamment pendant le trio Commandeur-Giovanni- Leporello. On déplore néanmoins que la distribution ne soit pas communiquée aux spectateurs, même de jeunes chanteurs de troupe méritent ce respect !
Une mise en scène moderne mais intelligente, sait introduire la danse d'une manière très réussie donnant à trois danseurs excellents les rôles de porteurs de thèmes : L'amour, La mort, La vengeance, Le sexe, La stupidité, Le libertinage. L'idée de faire passer la voix du Commandeur, au deuxième acte, par un artifice électronique, était très réussie. On n’a jamais vu le début du deuxième acte avec le changement de vêtements et de personnages Giovanni-Leporello aussi clairement exposé et aussi compréhensible pour le public, même néophyte.
Si vous êtes de passage à Prague avant le 29 août, ne ratez pas cette soirée!
Le Théâtre des Etats
Benjamin Duvshani
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