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Etonnante Heure espagnole

Lille
Montreuil-sur-Mer (Théâtre)
08/19/1999 -  et 21, 24, 27* août 1999
Maurice Ravel : L’Heure espagnole
Jeanne-Marie Lévy (Concepción), Philippe Noncle (Torquemada), Jean Delescluse (Gonzalve), Frédéric Gonvalvès (Don Inigo Gomez), Philippe Rabier (Ramiro)
Musiciens du stage d’orchestre 1999, Laurent Pillot (direction musicale)
Vincent Tavernier (mise en scène), Erick Plaza Cochet (décors, costumes), Michel Honoré (lumières)


Avec des moyens modestes, Les Malins Plaisirs de Montreuil-sur-Mer réussissent à proposer depuis dix ans une programmation audacieuse et de grande qualité, comme en témoigne cette saison cette production de L’Heure espagnole qui s’inscrit dans un cycle de musique française du vingtième siècle.


Les autres ouvrages proposés (et que je n’ai hélas ! pas vu) sont Le Bal des voleurs (Jean Anouilh/Darius Milhaud), La Tour Eiffel qui tue (Guillaume Hanoteau) et La Farce de maître Pathelin (Coralie Fayolle/Pierre Letessier). Il s’agit d’un cycle de trois ans commencé en 1997 et qui s’achève cette saison. Le festival marquera traditionnellement une pause d’un an pour revenir en 2001.


Le principal atout de la soirée est la mise en scène délicieusement inventive et farfelue de Vincent Tavernier qui sait suggérer la folie excentrique du texte de Franc-Nohain. L’idée de faire jouer d’abord le texte sans la musique par les chanteurs (un remarquable tour de force de leur part d’ailleurs) est brillante, d’autant que la mise en scène se renouvelle complètement entre les deux parties, la première cocasse et boulevardière, la seconde rajoutant la poésie musicale d’un Ravel qui s’autorise ainsi à ralentir l’action. Des effets d’ombres chinoises projetées soulignent cette note poétique et s’inscrivent dans la sobriété d’un décor simple mais efficace. Par ailleurs, les costumes très colorés évoquent de manière savoureuse l’Espagne un peu caricaturale de l’œuvre.


Les artistes défendent l’œuvre avec enthousiasme ; leur diction est excellente, leur aisance scénique impressionnante ; les qualités vocales sont certaines, en particulier celles de Jeanne-Marie Lévy. La direction de Laurent Pillot, dans la version de 1924 pour vingt‑huit musiciens (réorchestration de Gabriel Govlez), met en relief la beauté harmonique de la partition, sans couvrir les chanteurs.



Christophe Vetter

 

 

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