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Van Dam, le Maître-Chanteur Bruxelles Théâtre Royal de la Monnaie 03/22/2000 - et 25, 28, 30 mars, 2*, 5, 8 avril 2000 Richard Wagner: Die Meistersinger von Nünberg José Van Dam (Hans Sachs), Robert Dean Smith (Walter von Stolzing), Emily Magee (Eva), Dale Duesing (Sixtus Beckmesser), Franz-Josef Selig (Veit Pogner), Toby Spence (David), Ulrika Tenstam (Magdalene), Andrew Shore (Fritz Kothner), Lennart Forsén (Ein Nachtwächter), Donal Byrne (Kunz Vogelgesang), Carlos Krause (Konrad Nachtigall), John Bowen (Balthasar Zorn), André Grégoire (Ulrich Eisslinger), Lorenzo Caròla (Augustin Moser), Jean Segani (Hermann Ortel), Andrew Greenan (Hans Schwarz), Chris De Moor (Hans Foltz)
Kurt Horres (mise en scène originale), François DeCarpentries (réalisation de la reprise), Andreas Reinhardt (décors et costumes), Robert Brasseur (lumières), Renato Balsadonna (chef des choeurs), Claus Peter Flor (direction musicale) Crée à la Monnaie en juin 1985, cette belle production imaginée par Kurt Horres et reprise avec soin et efficacité par François DeCarpentries n’a pas pris une ride et justifie une nouvelle reprise 15 ans après, la précédente remontant à 1993. Il s’agit d’ailleurs de la seule production de l’ère de Gérard Mortier à rester au répertoire d’une maison qui aime se renouveler. Le spectacle respecte l’oeuvre de Wagner, en lui restituant un aspect festif bien souvent ignoré par les metteurs en scène actuels, tout en allégeant quelque peu le côté germanique pouvant peser, en particulier à la fin de l’oeuvre. La scénographie d’Andreas Reinhardt est de toute beauté, simple, colorée (les costumes…), marquant la différence des trois actes tout en gardant une cohérence.
La réussite musicale est encore plus évidente : les choeurs nous émerveillent par leur fougue, leur précision, leur aisance scénique ; une bonne surprise dans la fosse : l’orchestre ne semble pas souffrir du changement de chef prévu à cette représentation de ce 2 avril : en effet, à Antonio Pappano, qui assuré les quatre premiers spectacles succède Claus Peter Flor, qui se révèle un excellent chef wagnérien, obtenant de bien belles sonorités de ses musiciens tout en réussissant le délicat équilibre avec les voix.
La distribution particulièrement bien choisie est dominée, comme en 1985 et 1993, par un José Van Dam au sommet de son art, les défaillances vocales seyant au personnage qu’il incarne de manière idéale ; l’hommage rendu par les habitants de Nuremberg à Hans Sachs à la fin de l’acte trois est d’autant plus émouvant que l’on vit à ce moment qu’il est aussi rendu par le public de la Monnaie à son plus grand interprète actuel.
De la distribution d’origine retrouve t on également l’impayable Sixtus Beckmesser de Dale Duesing, lui aussi habitué de la Monnaie, aussi brillant que dans le récent "Wintermärchen ", même si la voix n’a jamais été un modèle de perfection
Robert Dean Smith affronte avec applomb et succès les incroyables difficultés du rôle de Walter von Stolzing, avec quelques traces limitées de fatigue dans les derniers aigus.
Susan Chilcott devait incarner Eva pour la première fois mais cette prometteuse prise de rôle n’a pas eu lieu ; elle a laissé la place à l’actuelle titulaire du rôle à Bayreuth, Emily Magee (puis, pour les deux dernières à Fionnuala McCarthy). Irréprochable sur un plan strictement technique (elle lance merveilleusement bien le sublime quintette), la soprano américaine reste un peu trop anonyme et n’a pas le sens du texte de ses prestigieux collègues.
Franz-Josef Selig, qui avait également impressionné dans " Wintermärchen " est un excellent Pogner, Toby Spence un David juvénile et touchant. On notera aussi la participation efficace de Lennart Forsén et Andrew Shore et surtout d’Ulrika Tenstam, vive, sonore, subtile, une révélation. Christophe Vetter
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