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Coeurs éplorés

Montreal
Christ Church Cathedral
04/16/2004 -  et le 17 avril 2004

Alessandro Scarlatti: Il Giardino d’amore



Matthew White (Venere), Shannon Mercer (Adone)

Les Voix Baroques
Alexander Weimann (clavecin, orgue et direction)



Dans la foulée d’une redécouverte extensive d’ouvrages peu connus (et parfois même de compositeurs longtemps restés dans l’ombre) de l’époque baroque et de la Renaissance, l’œuvre lyrique d’Alessandro Scarlatti est en train de se tailler une certaine place au disque et au concert (on pense tout de suite à une récente Griselda par Jacobs). Difficile de juger, à la lumière du présent concert, si le père Scarlatti compositeur d’opéra mérite vraiment une attention soutenue. C’est que Il Giardino d’amore, supposément écrit et créé en Italie entre 1700-1705, avec les deux filles du compositeur comme protagonistes, appartient au genre «estival» de la serenata, et était par le fait même destiné au divertissement de tel ou tel bienfaiteur, s’insérant dans un contexte de célébration plus vaste. Rien de bien extraordinaire, donc, dans cette partition : succession traditionnelle de quelques jolis airs entrecoupés de récitatifs, pauses instrumentales, absence de véritable fil conducteur dramatique. Ne boudons pas notre plaisir, par contre : le traitement accordé à la chose fut des plus soignés, et l’occasion fut belle pour moi de découvrir à la fois la merveilleuse acoustique des lieux et le jeune alto masculin Matthew White.


On s’étonne d’abord du travestissement des rôles (surtout considérant que les créatrices étaient…deux femmes), mais White convainc admirablement tant la tessiture de Vénus lui convient. Sa manipulation idoine de l’ornementation procure un réel émerveillement, tout comme la révélation de l’instrument en lui-même : un timbre d’une remarquable androgynie, foncé et parfaitement homogène, de même qu’une manière de conduire la ligne et de déclamer le récitatif par laquelle s’exprime une véritable maîtrise des affects de son personnage, chose nécessaire ici, et sans laquelle il ne resterait, ma foi, pas grand-chose. Shannon Mercer se montre également à l’aise dans les passages méditatifs et dans les traits virtuoses de son rôle, y allant de quelques variations sur les da capo, sacrifiant inévitablement un certain idéal d’intonation à une plus grande vitesse d’exécution, mais sans jamais s’éloigner d’une essentielle intention interprétative. L’ensemble placé sous la direction d’Alexander Weimann fournit un accompagnement senti et en place malgré quelques menus écarts de justesse et offre quelques solos bien conduits.







Renaud Loranger

 

 

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