About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

On n’a pas tous les jours vingt ans

Paris
Théâtre de la Ville
03/29/2004 -  
Johannes Brahms : Sextuor n° 2, opus 36
Arnold Schönberg : La Nuit transfigurée, opus 4

Quatuor Ysaÿe: Guillaume Sutre, Luc-Marie Aguera (violon), Miguel da Silva (alto), François Salque (violoncelle) – Zoltan Toth (second alto), Miklos Perényi (second violoncelle)


Au Théâtre de la Ville, où Paris fête en ce moment les vingt ans du Quatuor Ysaÿe (voir par ailleurs ici), on joue actuellement Beaucoup de bruit pour rien: si elle a inspiré Berlioz, la comédie de Shakespeare exprime, dans son titre, l’antithèse de la démarche de la formation française, ce que le second des concerts parisiens célébrant son vingtième anniversaire aura amplement confirmé. Sans strass ni paillettes, ni même gâteau, la fête n’en a pas moins été réussie, puisque, outre les deux chefs-d'ouvre au programme, outre la diffusion en direct sur Radio Classique, deux remarquables chambristes hongrois participaient à cette soirée: Zoltan Toth, ancien altiste du Quatuor Eder, et le violoncelliste Miklos Perényi, qui a donné un récital exceptionnel dans ce même Théâtre de la Ville en décembre dernier (voir ici).


Dès l’Allegro non troppo du Second sextuor (1865) de Brahms, les musiciens rejettent toute ostentation, respectant la reprise, progressant avec sérénité et tirant de la polyphonie des textures bien plus subtiles que touffues. Le Scherzo ne se départit pas d’une finesse arachnéenne, même quand le Trio se fait plus terrien. Dans le Poco adagio à variations, tout le travail semble conduire à l’apaisement et au détachement conclusifs. Sans aucun relâchement, le Poco allegro final manifeste un équilibre souverainement contrôlé.


Dans la descendance de Brahms, La Nuit transfigurée (1899) de Schönberg constituait une seconde partie idéale, même si l’influence de Wagner y est au moins aussi sensible. Les interprètes y démontrent leur capacité d’adaptation à des styles différents: plus engagés, expansifs, faisant usage du vibrato et du portamento, ils n’en accentuent pas pour autant le caractère symphonique. C’est en effet davantage de musique pure qu’il s’agit ici, avec une délicatesse presque intimiste dans les effusions du grand duo quasi wagnérien de la seconde partie. Toujours orientée vers la netteté plus que vers la fusion des timbres, cette conception culmine dans une apothéose finale à la transparence parfaite.


Retour à Brahms (et toujours dans la tonalité de ) pour le bis offert au public enthousiaste qui avait à nouveau rempli les travées du Théâtre de la Ville, avec l’Andante ma moderato du Premier sextuor (1860), en forme de thème et variations, comme le mouvement correspondant du Second sextuor.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com