About us / Contact

The Classical Music Network

Geneva

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Une voix monumentale

Geneva
Victoria Hall
03/10/2004 -  
Richard Wagner: Tannhäuser: prélude et scène du Venusberg; Dich, teure Halle, air d’Elisabeth; Tristan und Isolde: prélude + Liebestod
Richard Strauss: fantaisie symphonique tirée de Die Frau ohne Schatten; Salomé: danse des sept voiles et scène finale

Deborah Voigt (soprano), Pinchas Steinberg (direction), Orchestre de la Suisse romande

Au moment même où elle faisait – bien malgré elle ! – la une de l’actualité pour des problèmes de poids (son contrat à Covent Garden a été rompu, le célèbre théâtre estimant que sa corpulence ne lui permettait pas de se fondre dans une mise en scène d’Ariadne auf Naxos!), Deborah Voigt a eu l’occasion de prouver au public suisse romand toute l’étendue de son talent. Qui est immense. D’autant qu’elle s’est produite dans un répertoire qu’elle a fait sien, où elle est aujourd’hui pratiquement sans rivale.


L’air Dich, teure Halle donne le ton: lancé avec aplomb et une facilité déconcertante, il met en valeur la puissance d’une voix phénoménale, qui n’a aucune peine à se hisser au-dessus d’un orchestre en grande formation. Une diction impeccable et une ligne parfaitement tenue sur toute la tessiture ne font qu’ajouter à la qualité de la prestation. Dans le Liebestod, des pianissimi envoûtants donnent des frissons à la salle, avant l’explosion finale. La seconde partie de la soirée n’atteint pas tout à fait le même niveau. Deborah Voigt se présente cette fois devant le public avec une partition. Sauf erreur, elle n’a jamais chanté Salomé dans une production scénique. Les qualités évoquées plus haut font toujours merveille, mais on aurait souhaité une plus grande charge érotique, une plus grande sauvagerie, voire de la bestialité, dans son interprétation, pour rendre toute la folie de l’héroïne qui reçoit sur un plateau la tête de celui qu’elle vient de faire décapiter. Deborah Voigt fait un brin trop classe pour être totalement crédible. Mais la critique est mineure devant tant de talent.


Sous la baguette de son chef titulaire, Pinchas Steinberg, l’Orchestre de la Suisse romande affiche une forme resplendissante. Souci des détails, finesse des traits, éclat des attaques, équilibre des registres sont les maîtres-mots d’une direction qui ne s’encombre d’aucune lourdeur. Le programme, plutôt traditionnel, comprend néanmoins une heureuse surprise, une pièce rarement jouée, la Fantaisie symphonique tirée de La Femme sans ombre, qui permet de découvrir une orchestration dense, aux mille et une couleurs. Le concert est repris à Lausanne le lendemain.




Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com