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Les joyeuses Aventures du Roi Arthur

Paris
Opéra comique
01/23/2004 -  et 24, 25, 27, 28, 30 et 31 janvier 2004
Arthur Honegger : Les Aventures du Roi Pausole, H. 76

Marie-Thérèse Keller (Diane), Cassandre Berthon (Aline), Françoise Masset (Mirabelle), Christine Gerbaud (Dame Perchuque), Edwige Bourdy (Thierette), Lionel Peintre (Pausole), Yves Coudray (Giglio), Christophe Crapez (Taxis), Paul-Alexandre Dubois (Le métayer)
Mireille Larroche (mise en scène), Daniel Buren (scénographie), Jean-Pierre Capeyron (costumes), Philippe Quillet (éclairages)
Ballet, chœur et orchestre de l’Opéra de Toulon, Sébastien Rouland (direction)


Les choses auraient dû être simples: Les Aventures du Roi Pausole (1930) restaient une curiosité qui s’accordait mal avec l’image d’un Honegger sérieux, féru de Bach et de contrepoint, en osmose avec les vers de Claudel ou les drames de son époque. Mais voilà: non seulement cette image du compositeur, peut-être biaisée par une fin de vie obscurcie par la maladie, tient du cliché – il faut se souvenir, outre sa passion pour le sport, de sa contribution aux Mariés de la Tour Eiffel ou de sa collaboration avec Ibert pour Les Petites Cardinal – mais cette opérette en trois actes créée aux Bouffes Parisiens fait désormais son chemin: un enregistrement avec Gabriel Bacquier, Rachel Yakar et Michel Sénéchal (1992), une production alsacienne quelques années plus tard, l’entrée dans les Mille et un opéras de Piotr Kaminski (Fayard, 2003) et, coup sur coup en ce début d’année, deux productions, l’une à Fribourg, l’autre en France. Cette dernière est due à la Péniche Opéra, aux opéras de Toulon et de Nice ainsi qu’à l’Opéra comique, qui l’accueille jusqu’à la fin du mois.


Qui dit Péniche Opéra, dit d’abord Mireille Larroche. C’est donc elle qui assure la mise en scène, impeccable, de cette mécanique vaudevillesque et coquine due à l’inévitable Albert Willemetz, d’après un roman (1901) de Pierre Louÿs. Avec une scénographie de Daniel Buren – comme de coutume, les rayures noires ou rouges dominent – et des costumes de Jean-Pierre Capeyron, le tout prend une allure gentiment loufoque, respectant la finesse de la partition, qui instille quelques doses de jazz dans la tradition française issue de Chabrier ou Messager, bien loin des gros sabots que l’on associe trop souvent par erreur à ce répertoire. Pour les costumes, le jeu de cartes d’Alice au pays des merveilles revu par Walt Disney autorise une élégante et astucieuse déclinaison en fonction des actes et des personnages: cœur, bien sûr, pour les héros positifs, pique pour Taxis et Dame Perchuque, trèfle pour les protagonistes de la «ferme modèle» du deuxième acte. Pour le reste, décors baroques aux couleurs pétulantes, vache et poules véritables, petits scooters électriques et autres trouvailles mettent en joie et ne laissent aucun temps mort.


Qui dit Péniche Opéra, dit également Lionel Peintre. «Conseiller artistique» de ce spectacle, il en est également le rôle-titre, qu’il domine avec une belle autorité, y compris dans les dialogues, avec notamment une imitation gaullienne très réussie pour le discours de Pausole. Les autres personnages sont tout aussi satisfaisants, avec peut-être une petite longueur d’avance pour la qualité de chant des femmes: Marie-Thérèse Keller, superbe Diane, Cassandre Berthon, délicieuse Aline, et Françoise Masset, pétillante Mirabelle. Mais Christophe Crapez en Taxis et Yves Coudray en Giglio ne déméritent pas, d’autant qu’ils ne sont pas toujours aidés par un orchestre un peu envahissant. Pourtant, la fosse ne contient qu’une dizaine de cordes, un représentant de chaque famille des bois et cuivres, un saxophone, un célesta et quelques percussions: c’est Stéphane Rouland qui dirige l’Orchestre de l’Opéra de Toulon, trop souvent approximatif et manquant parfois d’allant.



Simon Corley

 

 

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