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Muti sauve Tosca

Milano
Teatro alla Scala
03/10/2000 -  et 12, 14, 15, 17,18, 21, 23, 25, 26 mars 2000
Giacomo Puccini : Tosca
Giovanna Casolla (Tosca), Dario Volonté (Cavaradossi), Juan Pons (Scarpia), Giovanni Battista Parodi (Angelotti), Alfredo Mariotti (Sacristain), Ernesto Gavazzi (Spoletta), Silvestro Sammaritano (Sciarrone)
Luca Ronconi (mise en scène), Margherita Palli (Décors), Vera Marzot (costumes), Gianni Mantovanini (lumières)
Orchestre et choeurs du Teatro alla Scala de Milan, Riccardo Muti (direction)

La reprise de cette production créée voilà dix ans aurait pu être assez terne. Signataire de nombreux spectacles admirables, l’équipe Ronconi – Palli – Marzot s’enferme ici dans un maniérisme esthétique qui a déjà vieilli (toiles peintes et praticables créant des perspectives obliques saisissantes au premier regard, mais révélant rapidement leur neutralité dramatique), tandis que la direction d’acteurs reste au premier degré. Le mélodrame flamboyant de Tosca exige une subtile alchimie entre le tragique et l’ironie également absente chez les chanteurs principaux. Le Cavaradossi de Volonté, remplaçant Salvatore Licitra, séduit par sa musicalité et la clarté du timbre, mais manque un peu de puissance et d’endurance, Juan Pons fait du son sans animer son personnage, Casolla surtout trébuche sur un absolu contre-emploi : voix percutante et toujours riche, mais au timbre dépourvu de sensualité, au vibrato trop large, actrice quasiment inexistante. On se rattrape avec d’excellents seconds rôles, les savoureux Gavazzi et Mariotti et le robuste Parodi. Mais c’est l’orchestre en état de grâce qui emporte la mise : perfection de la discipline d’ensemble, velours sombre des cordes, netteté de l’harmonie servent la conception d’un Muti phrasant large mais articulant avec rigueur, tirant de tempos très retenus une puissance et une noblesse d’expression rarement entendues dans cet ouvrage. Peut-être la fièvre charnelle et les couleurs sulfureuses d’un Chailly rendent-elles mieux justice à la complexité de la partition et aux nervures du drame. Mais le marbre somptueux sculpté par Muti hantera longtemps nos souvenirs.



Vincent Agrech

 

 

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