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Percutant!

Tourcoing
Théâtre Municipal
12/13/2003 -   les 11, 12 et 14 décembre à Tourcoing; du 18 novembre au 6 décembre au Théâtre National Populaire de Villeurbanne; les 21, 22 ,23 et 24 janvier 2004 au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines
Bertolt Brecht/Kurt Weill: L'Opéra de quat'sous
texte français: Jean-Claude Hémery

Wladimir Yordanoff (Macheath dit Mackie-le-Surineur), Charlie Nelson (Jonathan Jeremiah Peachum), Nada Strancar (Celia Peachum), Marie-Sophie Ferdane (Polly Peachum), John Fernie (Brown), Ariane Dubillard (Lucy), Guesch Patti (Jenny-des-Lupanars), Loïc Brabant (Matthias), Gilles Fisseau (Jacob), Wolfgang Pissors (Robert/Le chanteur des complaintes), François Rabette (Jimmy), Olivier Borle (Smith), Jörn Cambreleng (Filch), Loïc Puissant (Le pasteur Kimball), Lori Besson, Ruth Verga Fernandez, Clara Simpson, Gisèle Torérolo (Trois putains [en alternance])
Christian Schiaretti (mise en scène), Renaud de Fontainieu (scénographie), Annika Nilsson (costumes), Julia Grand (lumières), Sophie Hervé (technique vocale), Jörn Cambreleng et Grégoire Ingold (collaboration artistique), Pierre Jacob (video)
L’ensemble Instrumental de l’Atelier Lyrique de Tourcoing : François Martin (piano/direction),Vincent Petit (trompette), Nicolas Nageotte, Joris Rühl (clarinette-saxophone), Michel Lairot (accordéon), Gérard Rebours (guitare), Luc Devanne (contrebasse), Jean-Marie Bronche (trombone), Florent Haladjan (percussions),
Jean-Claude Malgoire (direction musicale)
Nouvelle Production. Coproduction Théâtre National Populaire-Villeurbanne/ Atelier lyrique de Tourcoing dans le cadre de Lille 2004, Capitale Européenne de la Culture

Aborder l’Opéra de quat’sous était un rêve que caressait depuis longtemps Jean-Claude Malgoire, attendant que les conditions idéales soient réunies pour mener à terme un projet ambitieux et périlleux, sur lequel plusieurs théâtres se sont cassé les dents. La rencontre il y a quelques années avec le metteur en scène Christian Schiaretti, directeur du TNP de Villeurbanne depuis janvier 2002, à l’occasion d’une production de L'Echelle de Soie de Rossini a mené à une collaboration fructueuse entre les deux artistes la saison dernière pour une production de Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht, unanimement reconnue par la critique. Cela a permis de produire cette saison cette œuvre cosignée par Bertolt Brecht et Kurt Weill (avant leurs différents ultérieurs, mais ceci est une autre histoire…) dans un contexte des plus sereins, chacun des participants ayant déjà collaboré ensemble de manière satisfaisante antérieurement. Le résultat marquera l’histoire de l’Atelier lyrique de Tourcoing (ainsi que celle du TNP bien sûr !) comme l’un de ses grands moments tant la réussite est au rendez-vous.
Le premier écueil parfaitement surmonté est d’avoir pu mettre en évidence le côté encore très actuel d’une œuvre qui pouvait paraître à certains comme datée, à tort car le cynisme, le pessimisme, la dérision nécessaire pour survivre sont toujours d’actualité dans notre société bien mal en point. La traduction en français (les «songs» sont par contre chantés en allemand) de Jean-Claude Hémery contribue fortement à nous rendre sensible à la problématique sociale du début du vingtième siècle, date de la création de l’œuvre.
L’autre écueil est la difficulté à distribuer des rôles conçus pour des acteurs capables de véritablement chanter, et non des chanteurs d’opéra inadaptés au caractère des songs exigeants mais perdant de leur impact s’ils sont traités de manière trop lyrique. Avec l’aide de Sophie Hervé qui a beaucoup travaillé avec les comédiens, le résultat est au-delà de ce que l’on pouvait attendre. Dirigée de manière très précise et intelligente par Christian Schiaretti sur le plan de la mise en scène et soutenue avec une rare efficacité par la direction d’un Jean-Claude Malgoire, la troupe homogène ne comporte pas de failles, même si la prononciation de l’allemand dans les songs serait à améliorer (encore que cela donne un certain charme à l’interprétation !). L’ensemble de l'équipe donne toute satisfaction, mais l’on a envie de distinguer plus particulièrement les prestations de Wladimir Yordanoff, Macheath bouleversant, Charlie Nelson faisant parfaitement passer l’ambivalence de la moralité de son personnage, John Fernie, « chef suprême de le police de Londres » et complètement complice de Macheath, et surtout un grand coup de chapeau à cette immense comédienne de théâtre qu’est Nada Strancar qui nous révèle également une voix chantée inédite, d’une gravité et d’une puissante que l’on n’a guère l’occasion d’entendre. Précisons d'ailleurs qu'aucune sonorisation n'a été nécéssaire.
La mise en scène de Christian Schiaretti, outre sa vivacité dans la direction qui n’autorise aucun tunnel malgré la longueur de l’œuvre, s’appuie sur une scénographie exceptionnelle de Renaud de Fontainieu qui articule les différents tableaux avec une fluidité et une inventivité forçant le respect.
Présenté tout d’abord au Théâtre National Populaire à Villeurbanne du 18 novembre au 6 décembre avant ces quatre représentations à Tourcoing, ce spectacle est invité au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines pour quatre représentations à partir du 21 janvier prochain.



Christophe Vetter

 

 

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