About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Trois aspects de la musique anglaise du XXème siècle

Paris
Maison de Radio France
03/10/2000 -  
Benjamin Britten : Spring symphony, opus 44
Peter Maxwell Davies : Concerto pour trompette
Edward Elgar : In the South (Alassio), opus 50

Håkan Hardenberger (trompette), Alison Hagley (soprano), Sarah Fulgoni (mezzo), Thomas Randle (ténor)
Choeur de Radio-France, Philip White (chef de choeur), Maîtrise de Radio-France, Toni Ramon (chef de choeur), Orchestre philharmonique de Radio France, Alan Gilbert (direction)

Invitant une fois de plus à découvrir de nouveaux horizons, Radio-France proposait un copieux programme de musique anglaise du XXe siècle : trois compositeurs, trois oeuvres, trois moments (1904, 1949, 1988), présentés toutefois dans un ordre inhabituel, le concert débutant ainsi par une grande fresque chorale et s’achevant… sur une ouverture.


Bien qu’ayant quelques jours d’avance sur le calendrier (boréal), le choix de la Spring symphony de Britten ne pouvait être plus judicieux : quoi de plus emblématique que ce printemps qui succède à la longue veille de l’hiver, symbole du renouveau de la musique anglaise au cours de ce siècle ? Cantate ou oratorio, plus que symphonie, qui évoque étrangement, par l’effectif requis et le thème général, les Carmina burana, l’oeuvre de Britten se caractérise, au fil des poèmes mis en musique, par le recours successif à différents groupes instrumentaux, de telle sorte que les effets de masse y sont employés avec parcimonie.


Exigeante pour les solistes comme pour les forces chorales, la partition vocale met en valeur Alison Hagley, précise et sûre de son fait, Sarah Fulgoni, manquant parfois de puissance, et Thomas Randle, vaillant et délicat à la fois. Dans la lourde partie que Britten confie au ténor (jusqu’au dernier mot avant l’accord final), sur laquelle pèse inévitablement le souvenir de Peter Pears, il fait valoir une excellente diction et de remarquables aigus, qui compensent largement un certain manque d’homogénéité entre les différentes tessitures.


Direct et efficace, Alan Gilbert laisse chanter avec beaucoup de simplicité cette partition très contrastée. Le choeur de Radio-France s’inscrit avec fidélité et passion dans cette démarche, tandis que la maîtrise de Radio-France pâtit trop souvent d’une certaine confusion dans les passages qui associent l’ensemble des chanteurs et des musiciens.


Cinq ans après Messiaen, Peter Maxwell Davies composait à son tour, sous la forme d’un concerto pour trompette au lieu d’un opéra, une musique inspirée par saint François d’Assise. Quelques années plus tard, Henze convoquera lui aussi le même instrument soliste dans le contexte spirituel, sinon religieux, de son Requiem. Le concerto de Maxwell Davies s’apparente davantage à une symphonie avec trompette principale, spectaculaire, théâtrale, âpre, alternant longues plages méditatives et explosions paroxystiques. Le Suédois Håkan Hardenberger y est impérial, tant en virtuosité qu’en puissance et en musicalité.


De même que la symphonie de Britten n’en était pas vraiment une et que le concerto de Maxwell Davies n’en était pas vraiment un non plus, l’ouverture de concert In the South ressemble davantage, ne serait-ce que par sa durée, à un poème symphonique. Oeuvre extraordinairement lumineuse dans la production d’Elgar, elle évoque tour à tour Richard Strauss (les premières mesures rappellent le début de Don Juan) ou Dvorak, et annonce même parfois Respighi. Alan Gilbert insuffle à l’orchestre l’enthousiasme approprié pour rendre avec brio cette série colorée de cartes postales musicales.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com