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Luxe

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/18/2003 -  
Felix Mendelssohn : Ruy Blas (ouverture), opus 95
Robert Schumann : Symphonie n° 2, opus 61
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestration Ravel)

Orchestre philharmonique de Vienne, direction : Mariss Jansons


Deux semaines avant ses traditionnels concerts de la Saint-Sylvestre et du Nouvel an, la Philharmonie de Vienne faisait étape à Paris, dans un programme qu’elle vient de donner trois fois à Vienne et, la veille, à Londres.


Dès l’ouverture pour Ruy Blas (1839), partition pourtant rare et réputée mineure de Mendelssohn, la transparence, la clarté et l’homogénéité des pupitres frappent, d’autant que Mariss Jansons lui confère une animation fébrile et une véritable fougue romantique.


Dans la Deuxième symphonie (1845) de Schumann, cette perfection révèle une âme. D’abord parce qu’elle reste humaine, et donc pas… parfaite: pas plus heureux que ceux de l’Orchestre philharmonique de Radio France quelques semaines plus tôt (voir ici), les cuivres ratent ainsi leur entrée au tout début du premier mouvement, mais la déconcertante facilité des cordes dans la vive conclusion du Scherzo n’en laisse pas moins pantois. Ensuite, et surtout, parce que cette perfection est associée à une sonorité immédiatement identifiable, à une époque où l’on déplore la standardisation des grands orchestres: tapis de cordes transparent (cinquante musiciens) qui se déroule pour les interventions des bois, aux couleurs claires, voire perçantes. Paradoxalement plus sage que dans Mendelssohn, avec des tempi relativement modérés, Jansons reste toutefois péremptoire, soulignant les accents, privilégiant les contrastes, avec un caractère tranchant sans doute accusé par l’acoustique de la salle. Très travaillée, extrêmement contrôlée, remarquablement conduite, son approche manque peut-être un peu de naturel, mais assure une formidable maîtrise des progressions.


Toujours très prisés des formations en tournée, les Tableaux d’une exposition (1873) de Moussorgski tournent parfois à la démonstration, tant les détails en sont parfois exacerbés, dans un hommage au génie orchestral de Ravel, même si, dans quelques pièces, certaines interventions intempestives des percussions ne sont manifestement pas de sa main, peut-être inspirées par l’un des nombreux autres à avoir tenté d’instrumenter cette œuvre. Mais comment résister à une telle précision des cordes graves au début de Gnomus, à un tel phrasé du saxophone dans Il vecchio castello, à un tel solo de tuba (tenu par le premier trombone) joint à la puissance des contrebasses dans Bydlo, à une telle qualité de mise en place dans Tuileries, Ballet des poussins dans leurs coques ou Limoges, le marché, à un Baba Yaga d’une violence qui annonce Le Sacre du printemps ou à une Grande porte de Kiev qui évite si intelligemment le monumental?


Le public, en tout cas, ne résiste pas et obtient deux bis de saison: Noël, d’une part, avec le Pas de deux du second acte de Casse-Noisette (1891) de Tchaïkovski, où la direction du chef letton se fait plus libre; le Nouvel an, d’autre part, avec une bien martiale Marche perse (1865) de Johann Strauss.



Simon Corley

 

 

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