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Un chef très zen

Lucerne
Centre de la Culture et des Congrés
11/19/2003 -  
Joseph Haydn: Ouverture «Il Mondo della Luna», Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto no 22 en mi bémol majeur KV 482, Johann Sebastian Bach: Concerto en sol mineur BWV 1058, Joseph Haydn: Symphonie no 92 en sol majeur, «Oxford»
Chamber Orchestra of Europe, Murray Perahia (direction et piano)

Si tout le monde ou presque connaît le Festival d’été de Lucerne, peu nombreux sont en revanche ceux qui savent que la célèbre ville suisse s’enorgueillit aussi d’un festival de piano en novembre et d’un festival de Pâques, les trois manifestations étant regroupées sous la même direction. Les grands noms du clavier ont toujours été au rendez-vous en automne. L’édition de cette année, qui s’est déroulée du 18 au 23 novembre n’a pas fait exception à la règle, puisqu’elle a réuni notamment Hélène Grimaud, les sœurs Labèque, Radu Lupu et Alfred Brendel.


Le deuxième concert de ce marathon consacré au piano a eu pour interprètes le Chamber Orchestra of Europe et Murray Perahia en qualité de chef et de soliste. La première bonne surprise de la soirée a été de constater que dans l’immense salle construite par Jean Nouvel, la formation a réussi à tirer son épingle en jeu, en déployant un son rond et plein. Jeunes pour la plupart, les musiciens ont démontré de grandes qualités, parmi lesquelles une richesse de couleurs et infiniment de souplesse dans Mozart, ainsi qu’une grande précision, des attaques soignées et un impressionnant jeu de nuances dans la symphonie de Haydn.


Le nom de Murray Perahia vient désormais s’inscrire sur la liste des pianistes séduits par la direction d’orchestre. La douceur, on aurait même envie de dire la nonchalance avec laquelle il conduit les musiciens, assis devant son instrument, est un spectacle en soi. Pas de gestes brutaux ni de mouvements amples du bras, pas d’esbroufe non plus, tout chez lui respire le calme, la plénitude et la simplicité. Malgré cela, il n’a aucune peine à imposer ses vues, un simple coup d’œil aux instrumentistes suffit. Malheureusement, sa position dos au public n’a pas permis aux spectateurs de bien suivre les échanges entre lui et l’orchestre.


Le jeu du pianiste est particulièrement impressionnant dans Mozart, où on assiste à un dialogue très animé entre le soliste et les musiciens. Paradoxalement, l’interprétation de Bach, qui est pourtant l’un des compositeurs fétiches de Perahia, paraît plus plate. Dans son rôle de chef, l’Américain fait clairement ressortir la tension palpable dans la symphonie de Haydn.

Une soirée de haut niveau donc, même si, en fin de compte, elle n’a pas provoqué l’étincelle qui aurait pu la faire basculer dans la catégories des événements à marquer d’une pierre blanche. En raison peut-être d’un programme très (trop?) classique, dans tous les sens du terme. Mais ne boudons pas notre plaisir, une telle réunion de talents ne se rencontre pas tous les jours.



Claudio Poloni

 

 

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