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Le jeu en vaut la chandelle

Paris
Théâtre des Abbesses
02/26/2000 -  et 27 février

Paris
Samedi 26 février 2000
Théâtre des Abbesses
Ludwig van Beethoven : Quatuors à cordes op. 18 n° 5, op. 59 n° 3, n° 16 op. 135
Quatuor Takacs

Paris
Dimanche 27 février 2000
Salle Olivier Messiaen
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 16, op. 135
Béla Bartok : Quatuor n° 3, Sz. 85
Pascal Dusapin : Quatuor à cordes n° 2, " Time zones "

Quatuor Danel

Ce week-end fut l’occasion d’entendre deux programmes de quatuor se recouvrant partiellement, ceux du quatuor Takacs et du quatuor Danel. Le concert des Takacs est l’une des étapes de l’intégrale des quatuors de Beethoven qu’ils donnent au théâtre des Abbesses, celui des Danel s’inscrit dans le cycle " Beethoven et le quatuor au vingtième siècle " proposé par Radio France.

Les deux jeunes quatuors ont des jeux radicalement opposés. Heureux mélange d’apreté et de fantaisie, le jeu des Takacs est risqué, plein de surprises. Le jeu du quatuor Danel apparaît beaucoup plus confortable, moelleux. Parfaitement exécutées, les oeuvres sont presque trop belles pour être vraies, elles manquent de vie. La gestuelle des musiciens est calme, le son rond et posé, le geste contrôlé de bout en bout. Le quatuor Danel est presque un modèle de quatuor, un exemple d’école. Rien ne dépasse de leur jeu, ce qui constitue vraisemblablement un problème. Lorsque les musiciens projettent leur archet en l’air après la note finale, on est surpris par un geste qui ne paraît pas procéder du son entendu : la démonstrativité du geste souligne plus qu’elle ne masque le manque de présence au geste musical. Le respect avec lequel les musiciens ont joué ces partitions est presque timidité, ce qui, dans le répertoire choisi, est proche de la faute de goût. Est-ce le Second Quatuor de Dusapin ou le manque d’enthousiasme des interprètes qui effraie les spectateurs ? Les rangs de la salle Olivier Messiaen apparaissent clairsemés à l’issue de l’entracte.

Le jeu des Takacs est comparativement extrême et moins homophonique. Les quatres voix s’imposent dans leur individualité, osant se couper la parole. Tout n’est pas parfait, les risques pris marquent le son. Le jeu très volontaire des Takacs travaille ces partitions de l’intérieur, et elles le leur rendent bien. Si les jeux d’écho du Seizième Quatuor de Beethoven manquent parfois de précision dans la réalisation, ce sont de véritables cris qui parcourent le dernier mouvement, et un entrain souverain qui mène le tout. De la confrontation de ces deux formations, la partition sort victorieuse. Lorsque l’écriture est d’une telle richesse, toutes les lectures ont leur mot à dire.



Gaëlle Plasseraud

 

 

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