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Une folie bien sage Paris Palais Garnier 02/20/2000 - et 23, 26, 29 février, 4, 6, 9, 12 mars Gioacchino Rossini : L'Italienne à Alger Maria José Trullu (Isabella), Jeannette Fischer (Elvira), Carla Vero (Zulma), Kristinn Sigmundsson (Mustafà), Juan Diego Florez (Lindoro), Alfonso Antoniozzi (Taddeo), Anthony Smith (Haly)
Andrei Serban (mise en scène), Niky Wolcz (chorégraphie), Marina Draghici (décors et costumes), Guido Levi (lumières)
Choeurs et Orchestre de l'Opéra National de Paris, Evelino Pido (direction) Reprise de l’Italienne à Alger dans la mise en scène très cartoon d’Andrei Serban, créée au printemps 1998 à l’Opéra Garnier. Un grain de folie en moins dans la fosse mais un investissement scénique comparable sur le plateau. C’est le Mustafà de Kristinn Sigmundsson qui surprend tout d’abord : l’acteur ne ménage pas sa peine et adhère complètement à la mise en scène. Dominant l’ensemble de sa haute taille, il campe un Mustafà qui, de tyran, devient vite tyrannisé par la " bella italiana "… Le chant buffa parlante précis, les vocalises plus délicates, mais le musicien et l’acteur excellents. Maria José Trullu a remplacé Vesselina Kasarova, souffrante. Ecrit pour Maria Marcolini, le rôle d’Isabella requiert non seulement un abattage vocal extrême - chant d’agilité, vocalise martelée etc.- mais aussi la maîtrise du chant legato , comme dans la cavatine " per lui che adoro " par exemple. La contralto italienne s’acquitte pour le mieux de ces nombreuses difficultés. Deux débuts sur la scène de l’Opéra de Paris : le jeune ténor péruvien Juan Diego Florez, découvert au festival Rossini de Pesaro en 1996 dans Matilde Di Shabran, et le baryton italien Alfonso Antoniozzi. Tous deux rendent justice à la partition de Rossini et à la "roulade à pleine voix " comme le compositeur la concevait, même si on peut regretter un certain manque de grâce, de langueur dans l’aria de Lindoro, au second acte L’Elvira réjouissante de Jeannette Fisher et le Haly à l’italien si anglais ( !) d’Anthony Smith complètent la distribution. La baguette d’Evelino Pidò semblait bien loin du tourbillon rossinien, trop sage, trop lisse hormis quelques moments de vivacité extrême, parmi lesquels le final du premier acte et ses onomatopées délirantes. De nombreuses imprécisions des vents, dans la fosse, et une justesse parfois approximative sur le plateau devraient disparaître rapidement au fil des représentations. En définitive une reprise efficace, un vrai divertissement visuel et surtout, le bonheur d’entendre la musique du Pesarese….
Laurence Varga
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