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Iles musicales

Paris
L’Archipel
09/29/2003 -  
Ludwig van Beethoven : Sonates pour piano et violoncelle n°s 1, opus 5 n° 1, et 4, opus 102 n° 1 – Variations sur un thème de Haendel, WoO 45 – Sonate pour piano et violoncelle n° 2, opus 5 n° 2

Cédric Tiberghien (piano), Valérie Aimard (violoncelle)


L’Archipel, qui combine musique et cinéma dans l’ancien Paris-Ciné du boulevard de Strasbourg (voir http://www.saphirproductions.net/home.htm), entame sa troisième saison musicale. La première avait été inaugurée par une intégrale Beethoven donnée par Roland Pidoux et Jean-Claude Pennetier (et gravée pour Saphir productions, la marque «miroir» de la salle). Deux ans plus tard, c’est un autre duo français qui relève le même défi en deux concerts: Cédric Tiberghien, qui s’est déjà fait un nom depuis sa victoire au Concours Marguerite Long en 1998, et Valérie Aimard, qui commence à se faire un prénom (elle n’est autre que la sœur de Pierre-Laurent Aimard).


Même si Tiberghien a régulièrement joué (voir ici) et enregistré avec Marie Hallynck, le duo qu’il forme avec Valérie Aimard n’est pas purement de circonstance, puisqu’ils ont déjà à leur actif un récital de musique française chez Lyrinx. Et si l’on en doutait encore, le premier concert de cette intégrale suffisait à démontrer la grande unité de vues qui existe entre les deux musiciens. Les cent vingt places de la petite salle bleue ne suffisent d’ailleurs pas à contenir l’affluence: des sièges supplémentaires sont introduits et, compte tenu de l’exiguïté des lieux, on se demande si l’on n’est pas en train d’assister aux Chaises de Ionesco, tout en constatant un retard de plus de vingt minutes.


L’essentiel n’est heureusement pas là. Beethoven a confié au violoncelle trois séries de variations et, surtout, cinq sonates (1796-1815), à la forme originale (aucune n’obéissant au schéma classique en trois ou quatre mouvements) et au langage aventureux, qui couvrent une longue période de création (1796-1815), certes moins étendue que celle des quatuors, mais bien davantage que celle des dix sonates pour piano et violon (1798-1812).


Précisément, bien loin d’en gommer les heurts et à-coups, les interprètes soulignent tout ce que cette musique peut comporter d’innovation ou de prémonition. Le caractère dramatique et allant des deux premières sonates est particulièrement bien restitué, rendant justice à la jeunesse d’un compositeur alors âgé de vingt-cinq ans, avec parfois même une dureté résultant sans doute pour partie de la sécheresse de l’acoustique. Dans la Quatrième sonate, le volontarisme beethovenien est mis en valeur davantage que le souci de soigner la sonorité, mais les deux brèves sections lentes permettent d’apprécier l’éloquence pudique des phrasés de Valérie Aimard, marqués par une tendance à user du portamento. Quant aux Variations sur un thème de Judas Macchabée de Haendel, qui précèdent fort opportunément la Deuxième sonate – quasi contemporaine et dans la même tonalité de sol – mais dont le propos est nettement moins élaboré, elles n’en permettent pas moins de mettre en valeur l’agilité et la variété de touchers de Cédric Tiberghien.



Simon Corley

 

 

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