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Rendez vous au Luxembourg ! Luxembourg
Grand Théâtre
09/28/2003 -
Richard Wagner : Tannhäuser, ouverture, Wesendonck Lieder
Hector Berlioz : Symphonie fantastique
Dagmar Peckova (mezzo-soprano)
Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Bramwell Tovey (direction)
Christian de Portzamparc, l'architecte de la Cité de la musique, construit actuellement un grand auditorium symphonique, mais le 26 juin 2005 ce n'est pas Paris mais Luxembourg qui inaugurera un équipement qui, dans la capitale française, pourrait prendre le nom d'Arlésienne. Le Luxembourg, ce drôle de pays où l'on négocie avant de faire grève, où le budget de l'Etat est quasiment à l'équilibre et le chômage résiduel (3 %) n'est pas situé sur une autre planète, ni même sur un autre continent mais, croyez le si vous voulez, est frontalier de la France. Une excellente raison d'aller le visiter pour découvrir sa charmante et très sage capitale, son très beau Musée d'histoire et d'art (superbe mosaïque d'une villa romaine de 60 m2 notamment) et son quartier d'institutions européennes dans lequel se trouve, précisément, le chantier de la grande salle (1200-1500 places), juste à côté, accessoirement, du futur musée d'art moderne construit par l'architecte sino-américain Pei. Ici il y a une volonté politique ainsi que des moyens et la ministre de la culture, Erna Hennicot Schoepges, pour être certaine que ces projets seront menés à bien, chapeaute également le ministère des travaux publics. On l'imagine très bien en escarpins avec un casque de chantier sur la tête s'enquérant sur place du respect des délais.
En attendant, l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg se produit au Grand Théâtre, une battisse rectangulaire des années 60 récemment rénovée où tout a été cassé à l'intérieur pendant que les façades étaient préservées alors qu'il aurait peut être fallu faire le contraire, bref. Depuis 1996, l'Orchestre de RTL (créé en 1933 par Henri Pensis) a pris ce nouveau nom et est devenu un emblème de la nation, à l'avant garde de l'action culturelle puisqu'il explore le répertoire français oublié (Le Pays de Ropartz, Polyphème de Jean Cras, chez Timpani) ou le répertoire contemporain (l'œuvre pour orchestre de Xenakis, chez Timpani également, participation au Festival Musica). Une politique exemplaire. Le succès est au rendez vous et les abonnements prennent quasiment toutes les places disponibles, mais si le ministre français de la culture veut faire un tour ça doit être possible.
Depuis 2002 c'est le chef britannique Bramwell Tovey qui dirige la formation symphonique. Se produisant essentiellement en Amérique du Nord (il est directeur musical de l'Orchestre symphonique de Vancouver) et dans son pays natal, Bramwell Tovey restait peu connu en Europe continentale, un oubli maintenant réparé. Sa biographie nous indique qu'il est également compositeur et pianiste de jazz accompli ! Le "son" de l'orchestre est très séduisant, à la fois chaud, rond, dense et, dans le même temps, assez clair et jamais lourd, une sorte de synthèse entre les cultures allemande et française, les deux apports principaux de l'identité luxembourgeoise. Bramwell Tovey joue parfaitement de cette ductilité sonore et, dans les Wesendonck Lieder, déploie une grande richesse de nuances et ménage de superbes pianissimos. Dans ce même esprit, la mezzo Tchèque Dagmar Peckova impressionne le public par la beauté de son timbre et la subtilité de son chant. Un moment de grâce. En seconde partie, l'orchestre démontre son dynamisme et son "explosivité" dans la Fantastique et termine ainsi en beauté ce concert d'ouverture. D’autres grand rendez-vous permettront de retrouver l’orchestre, mais le plus important sera celui du 26 juin 2005 dans sa nouvelle salle !
Sites :
L’Orchestre Philharmonique du Luxembourg
opl.lu
Le Grand Théâtre
theater-vdl.lu
L’éditeur Timpani
timpani-records.com
L’office du tourisme
ont.lu
Philippe Herlin
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