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Festival Haendel

Bruxelles
La Monnaie
06/28/2003 -  et 06/29/2003

Bruxelles, Palais des Beaux-Arts
Georg Friedrich Haendel : Belshazzar
28*, 30 juin et 2 juillet 2003 (à Beaune le 4 juillet 2003)
Kobie Van Rensburg (Belshazzar), Monica Groop (Cyrus), Annette Dasch (Nitocris), Marijana Mijanovic (Daniel), Henry Waddington (Gobrias), Piers Maxim (Wiseman I), John Bowen (Arioch/ Wiseman II), Manfred Bittners (Messenger/ Wiseman III),
Guillaume Bernardi (mise en scène), Ace McCarron (éclairage et décors), Lionel Lesire (costumes), Piers Maxim (assistant direction et chœur), Guy Penson (assistant musical), Ivan Sharpe (coach de langue)
Collegium Vocale Gent, Orchestre Il Fondamento, René Jacobs (continuo et direction musicale)
Coproduction Théâtre Royal de la Monnaie- Société Philharmonique de Bruxelles

Bruxelles, Théâtre Royal de la Monnaie
Georg Friedrich Haendel : Agrippina
22, 24, 27, 29* juin, 1er juillet, 2, 4, 5, 7, 9, 11 et 14 septembre 2003
(puis à Paris au Théâtre des Champs-Elysées les 23, 25, 27 et 28 septembre 2003)
Anna Caterina Antonacci (Agrippina), Miah Persson (Poppea), Lawrence Zazzo (Ottone), Lorenzo Regazzo (Claudio), Malena Ernman (Nerone), Antonio Abbete (Pallante), Domonique Visse (Narciso), Lynton Black (Lesbo)
David McVicar (mise en scène), John Macfarlane (décors et costumes), Paule Constable (éclairages), Andrew George (coach de mouvement)
Basso Continuo : Stefano Maria Demicheli (clavecin soliste), Menno Van Delft (clavecin et orgue), René Jacobs (clavecin), Shizuko Noiri (archiluth), Werner Matzke (violoncelle)
Concerto Köln, René Jacobs (direction musicale)
Reprise (2000). Coproduction Théâtre Royal de la Monnaie Bruxelles et Théâtre des Champs-Elysées Paris

La Monnaie conclut sa saison en offrant à René Jacobs la possibilité de confronter deux œuvres diamétralement opposées de Haendel : un opéra de jeunesse sans chœur (Agrippina écrite à Venise en 1709 juste avant son départ à Londres) et un oratorio de la maturité privilégiant les parties chorales (le rare Belshazzar datant de 1745) de la même manière qu’il l’avait fait l’été dernier aux Innsbrucker Festwochen avec Rinaldo et Jephta.
Pour souligner la dimension théâtrale particulièrement forte de Belshazzar, un opéra qui serait déguisé en oratorio, cette œuvre est mise en espace, le décor du Palais des Beaux-Arts se transformant par des éclairages très évocateurs signés Ace McCarron. Guillaume Bernardi, en dirigeant de manière très précise et exigeante les interprètes, nous permet de comprendre le sens du livret évoquant la captivité du peuple juif à Babylone par Belshazzar en 538 avant Jésus-Christ au moment de l’assaut de l’armée perse dirigée par Cyrus. Trois peuples sont donc mis en présence et le chœur les campe tour à tour, le spectateur s’y retrouvant par les spécificités stylistiques musicales propres à chacun d’entre eux mais aussi, dans ce spectacle, par de longues écharpes de différentes couleurs pensées par Lionel Lesire et portées selon les scènes par les interprètes.
On ne pourrait rêver mieux que le Concerto Vocale Gent pour chanter et jouer
ces treize numéros de chœur : netteté des attaques, homogénéité des pupitres, pourtant perceptibles séparément, sens inouï des nuances, aisance scénique, tout y est ! Les musiciens d’ Il Fondamento ne sont pas en reste, dirigés par un René Jacobs qui en obtient tout ce qu’il veut, toujours très soucieux d’une dynamique variée faisant la part belle aux contrastes.
L’acoustique peu favorable aux voix, surtout dans cette mise en place, du palais des Beaux-Arts aura causé quelques soucis aux solistes. On aura cependant apprécié le timbre rayonnant d’Annette Dasch (pas encore à l’aise dans les vocalises haendéliennes cependant), l’hédonisme bien adapté de Kobie Van Rensburg, les graves profonds de l'étonnante alto Marijana Mijanovic, la virtuosité de la basse Henry Wallington et, après un début hésitant, l’héroïsme de Monica Groop. Tous ont obtenu un remarquable résultat de leur travail sur la diction.

Le lendemain, la reprise d’Agripinna permettait de faire le point sur ce spectacle créé il y a trois ans ( lire ici et ici)
et qui reste un modèle de mise en scène intelligente, drôle et respectueuse de l’œuvre, le côté un peu superficiel de l’opération me semblant moins marquant, et au contraire soutenu par une réflexion sur les rapports de pouvoir très intéressante. On mesure également le travail énorme entrepris avec les figurants qui d’un bout à l’autre du spectacle soutiennent la trame narrative de manière étonnante. C’est la toile de fond sur laquelle évoluent les personnages dans une direction d’acteurs tellement forte qu’elle semble à certains moments improvisée.
La réalisation musicale nous comble plus encore qu’en 2000, l’infatigable René Jacobs retrouvant un concerto Köln en grande forme et la plupart des interprètes qui se sont encore améliorés, s’appropriant à pleines mains leur rôle aussi bien sur le plan scénique que vocal. Le seul changement de distribution concerne Poppea, naguère interprétée par Rosemary Joshua, confiée cette fois à la sublime Miah Persson, dont on garde en mémoire sa magnifique Almirena de Rinaldo à Innsbruck (enregistrée depuis par Harmonia Mundi) et qui réussit aussi bien dans ce rôle plus léger, plus comique mais qui demande aussi une capacité à s’abandonner à l’émotion (dans le duo avec Ottone par exemple). Sa voix fruitée, sa facilité à vocaliser et à maîtriser les joies du « da capo », ainsi qu’un physique séduisant lui permettent de s’intégrer à une équipe d’une solidité à toute épreuve.




Christophe Vetter

 

 

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