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Un adieu allegro vivace

Nantes
Cité des Congrès
06/25/2003 -  
Richard Wagner : Tannhäuser, ouverture
Franz Liszt : Concerto pour piano n° 1
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 1

Orchestre National des Pays de Loire, Vincent Barthe (direction)
François-René Duchâble (piano)


En préambule au concert et comme à l’accoutumée depuis quelques temps, lecture d’une supplique par deux intermittents du spectacle, essayant de sensibiliser l’assistance au problème de la réforme de leur statut. En ouverture… celle du Tannhäuser de Wagner - morceau de bravoure pour orchestre - Vincent Barthe chef associé de l’O.N.P.L. depuis 1996 n’a pas réussi à faire ressortir assez de couleur et les violons n’ont pas eu le style chatoyant qu’on apprécie tant à l’ordinaire, seuls les cuivres ont bien sonné avec vaillance. Après l’entrée, l’un des grands «plats» le Concerto n°1 de Liszt servi par François-René Duchâble, la vedette de la soirée (en tournée d’adieu jusqu’au 31 juillet 2003) Son «allegro maestoso» a été parfois la proie de martèlements pianistiques d’une rapidité excessive, ainsi que tous les autres mouvements enchaînés. On pourrait croire que Liszt voulait se débarrasser promptement de son œuvre à moins que …ce ne soit l’humeur du soliste de ce soir là ! Toutefois, lors du deuxième mouvement «quasi adagio», malgré l’abondance de son, les larges arpèges de la main gauche du pianiste se faisaient entendre très distinctement. Il est à remarquer que durant le scherzo, Duchâble a surveillé longuement le «triangle» placé près de lui à la hauteur des premiers et deuxièmes violons. Après un court entracte, le deuxième «grand plat» : le Premier concerto de Chopin. L’orchestre et le pianiste s’étaient-ils assagis ? Toujours est-il que transparaissaient la jeunesse, l’enthousiasme et le charme de Chopin. Le rondo final était fluide, transparent et agile sous les doigts expérimentés du pianiste. Aucune note n’a été savonnée, tout était ductile, rapide mais sans précipitation, la sonorité remarquable et ferme. L’ovation du public a bien marqué la différence entre ses deux interprétations ! Mais après le bis de coutume, Monsieur Duchâble s’est très rapidement éclipsé et les spectateurs aussi ! Bizarre… Le tapage médiatique auquel il participe depuis son annonce d’abandon de carrière de concertiste (décision qui lui appartient) laisse perplexe et ses commentaires dans la presse, peu aimables envers le public des concerts ne contribuent-ils pas à une certaine réserve ? Que dire du comportement scénique de cet artiste : il sort des coulisses, tête baissée, martelant le sol tel un taureau sortant du toril, léger signe de tête vers la salle et aussitôt s’assoit devant son clavier, regardant l’orchestre et fixant tel ou tel soliste. A maintes reprises il tourne ostensiblement le dos au public, lorsqu’il ne joue pas il laisse pendre ses bras le long du corps, s’agit-il d’un geste de profonde lassitude ou un signe de misanthropie ? Ne se la joue-t-il pas à la François-René … de Chateaubriand ! On ne peut nier qu’il soit un pianiste hors normes, mais son jeu typiquement bien à lui, bannit émotion, tendresse, pianissimi. Il dit vouloir aborder Mozart dans son futur parcours, souhaitons-lui de pouvoir communiquer à son nouvel auditoire toute la sensibilité, la musicalité que nous a laissées en héritage le Maître de Salzbourg.




E.G. Souquet

 

 

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