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Une soirée d’hommes

Paris
Opéra Bastille
06/28/2003 -  et 1, 3, 6, 10, 12 juillet 2003
Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni
Gerald Finley (Don Giovanni), Alan Hed (Leporello), Regina Schörg (Donna Anna), Christine Goerke (Donna Elvira), Gordon Gietz (Don Ottavio), Phillip Ens (Il commendatore), Nathan Berg (Masetto), Elena Kelessidi (Zerlina)
Orchestre et Chœurs de l'Opéra National de Paris, Kirill Petrenko (direction)


Opéra au succès jamais démenti tout au long du XIXe siècle, contrairement à Cosi fan tutte qui tomba dans l'oubli peu après sa création, Don Giovanni bénéficiait ce soir de sa 720e représentation à l'Opéra de Paris ! C'était aussi la 36e représentation dans cette mise en scène, celle de Dominique Pitoiset, crée en 1999, qui ne restera pas dans les annales sauf peut être par la vulgarité dont elle fait preuve au moment du repas puisque Don Giovanni mange comme un chien, allongé par terre... Kirill Petrenko non plus ne marque pas les esprits, le directeur musical du Komische Oper de Berlin depuis septembre 2002 dirige de façon précipitée et sommaire, l'orchestre tombe par moment dans la confusion, et il met souvent les chanteurs en difficulté en les empêchant de bien respirer. Une catastrophe ! Heureusement, la distribution est de très bon niveau - le directeur de l'Opéra a toujours du nez dans ce domaine - notamment les hommes, pour l'anecdote tous canadiens sauf un (l'américain Alan Held). On aura en effet rarement entendu un aussi bon Masetto (Nathan Berg) ainsi qu'un aussi remarquable Don Ottavio (Gordon Gietz), à la voix ample et bien posée, des personnages dont la distribution accentue souvent le caractère un peu falot. Habitué des grandes scènes mondiales depuis ses débuts en 1985, Philip Ens fait à l'évidence partie des grandes basses d'aujourd'hui (homogénéité sur tout le registre, force de projection, beau timbre) et l'on a hâte de le découvrir dans d'autres rôles que celui du Commandeur. Bravo aussi à Alan Held, un Leporello infatigable à la voix bien maîtrisée et très investi sur scène. Déjà titulaire du rôle lors de la reprise de 2001, Gerald Finley confirme tout le bien que l'on pense de lui : implication scénique complète (même pendant le repas, quel dévouement !), insolente santé vocale, timbre sombre et chaleureux, sans dureté, un grand Don Giovanni à l'évidence. Le tableau est plus mitigé concernant les femmes avec une Donna Anna qui tutoie ses limites en terme de justesse, une Donna Elvira au timbre un peu aigre et, surtout, une Zerlina hors de propos (timbre acide, souffle court). Une solide reprise tout de même qui réserve de très beaux moments. En conclusion, on remercie beaucoup l'Opéra de Paris de nous avoir fait découvrir l'école de chant canadienne et on lui suggère qu'il n'hésite pas à mieux nous faire connaître l'école française, avec par exemple l'excellent Ludovic Tézier en Don Giovanni !





Philippe Herlin

 

 

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