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Un Bohème à Vienne Vienna Konzerthaus 04/29/2003 - Jan Václav Vorísek : Symphonie en ré majeur, op.24 Orchestre Symphonique de Vienne, Martin Haselböck (direction) Dans la série organisée par l’Orchestre Symphonique de Vienne au Konzerthaus « Musik zum Kennenlernen » (traduire : « Musique à découvrir »), Martin Haselböck présentait la symphonie en ré de Vořísek. Né en 1791 dans une ville de la Bohème, Jan Václav Vořísek étudia le piano à Prague avec Tomášek (lui aussi prénommé Jan Václav d’ailleurs), se rendit ensuite à Vienne où il put approfondir ses connaissances musicales avec Hummel et à rencontrer l’occasion Beethoven. Il fut nommé, en même temps que Franz Schubert, membre honorifique de la société des amis de la musique de Vienne. Il meurt à 34 ans d’une tuberculose, ce qui permet aussi de le ranger sans problème dans la catégorie des romantiques. Quelques-unes de ses œuvres sont toujours jouées de nos jours, en particulier une sonate pour violon et la symphonie de ce soir. Sa musique est en réalité suffisamment originale pour ne pas devoir être à tout prix comparée à celles d’autres compositeurs plus connus - pour la décrire, disons tout de même que si les thèmes restent très « classiques viennois » (une motorique et des timbales à la Haydn), ils sont traités et modulés de manière romantique, avec beaucoup de dramatisme parfois (pensons aux symphonies de Schubert, ou aux tentatives moins abouties de Arriaga). A l’écoute on se retrouve en tout cas plongé dans l’environnement musical dans lequel baignaient les musicienss de l’époque. Le chef, Martin Haselböck, illustre ses explications de nombreux exemples tirés de symphonies de Beethoven (seconde et septième) ou de Hummel ; c’est un exercice normalement difficile à réussir en live, mais ici exécuté de manière très convaincante, sans perte de rythme, grâce en partie à la concentration des musiciens. Parmi les curiosités de la soirée, signalons une virtuose démonstration de cor naturel qui met en évidence les différences de timbres entre harmoniques naturelles et artificielles. Cette symphonie mérite sans hésitation beaucoup plus qu’une oreille distraite, et il est de toute façon possible de la retrouver de temps à autre dans un programme de concert ou sur une pochette de disque.
Dimitri Finker
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