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Torpeur espagnole

Metz
Arsenal
02/04/2000 -  
Gioacchino Rossini : Ouverture du Barbier de Séville
Georges Bizet : Carmen, suite n°2
Jules Massenet : Le Cid, musique de ballet
Richard Strauss : Don Quixot, poème symphonique op.35

Philharmonie de Lorraine, Jacques Lacombe (direction), Pieter Wispelwey (violoncelle)

Dès l’ouverture de Rossini, on est frappé par un léger manque de transparence de l’orchestre, une dynamique en retrait, et un manque d’éclat dans les timbres. La suite de Carmen, musique galvaudée et rabâchée s’il en est, souffre des mêmes défauts et la pointe d’humour, qui pourrait nous faire oublier le manque d’intérêt de la partition détachée de son contexte dramatique, est elle aussi absente. On remarque ci et là des tempi pas toujours bien tenus, quelques entrées en retard… Rien de franchement rédhibitoire, mais un travail honnête de routine qui manque cruellement de génie. Et si l’espagnolade suivante nous sortait dans un premier temps de cette torpeur, c’était pour nous plonger dans une musique plutôt bruyante, qui n’avait pour elle ni la légèreté ni la brièveté.
Etrangement, c’est dans la musique de Strauss que l’orchestre retrouve sa transparence et des plans sonores mieux définis. Et quelle démonstration de Pieter Wispelwey : avec ce violoncelliste fantasque, oubliez les barres de mesure ! On peut être agacé par ses mimiques, sa manière de faire un sort à chaque note, mais son engagement physique et l’intensité expressive de son interprétation ne peuvent laisser indifférent. Des couleurs audacieuses qui semblent se diffuser dans l’orchestre se succèdent - du jeu le plus blanc au vibrato le plus large, en passant par tous les glissandi et attaques imaginables.
Au moment du bis, on se demande comment Bach résistera à ce traitement de choc. Et le miracle se reproduit : on admire à nouveau la liberté du jeu de Wispelwey, semblant improviser à chaque note, à mi-chemin entre baroque et romantisme.



Dimitri Finker

 

 

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