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4 + 1 = 5 x 5 Paris Théâtre des Bouffes du Nord 03/31/2003 -
Dimitri Chostakovitch : Quintette avec piano, opus 57 Robert Schumann : Quintette avec piano, opus 44
Nicholas Angelich (piano), Quatuor Prazak
Pour le dernier des trois concerts donnés à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire du Quatuor Prazak, les musiciens tchèques étaient associés à Nicholas Angelich dans un programme présentant deux des plus fameux quintettes du répertoire. Face aux atmosphères si différentes du Quintette de Chostakovitch - tour à tour, au fil de ses quatre mouvements, méditatif, sarcastique, poignant et léger - ils sont parvenus à conjuguer l’intense et le désincarné, le drame et la résignation, l’engagement et l’humour.
Voici maintenant deux ans, Angelich, remplaçant alors Nelson Freire, avait déjà interprété le Quintette de Schumann avec les Prazak (voir ici). Devant le public du Théâtre des Bouffes du nord, toujours aussi fidèle et attentif, le succès est à nouveau au rendez-vous. Etonnamment schubertien, plus lyrique que martial, l’Allegro brillante initial traduit une conception plus rhapsodique qu’unitaire du tempo. Sans verser dans la surenchère expressive, l’Un poco largamente (in modo d’una marcia) n’en forme qu’un contraste plus saisissant avec l’Agitato central, véhément et même rugueux. D’une énergie phénoménale, le Scherzo, qui sera d’ailleurs bissé, se transforme en une sorte de chevauchée fantastique, annonçant ainsi Brahms, tout en laissant la place, dans les passages moins extérieurs, à un Humor bien dans l’esprit de Schumann. Dans l’Allegro, ma non troppo final, la façon dont rigueur et vie se mêlent dans le développement fugué conclusif est emblématique de l’art des Prazak, qui éclairent en même temps d’une grâce à la Dvorak les moments plus paisibles de ce mouvement.
Simon Corley
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