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Vision de chef, chef visionnaire

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/07/2003 -  

Felix Mendelssohn : Concerto pour violon, opus 64
Gustav Mahler : Symphonie n° 1 « Titan »


Renaud Capuçon (violon), Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


Ancienne complicité (voir notamment ici et ici, mais aussi un enregistrement du Concerto pour violon de Dutilleux unanimement salué) que celle qui s’est nouée entre Renaud Capuçon et Myung-Whun Chung. Ils avaient choisi, pour ce concert donné hier soir dans un Théâtre des Champs-Elysées qui affichait complet, le Concerto pour violon de Mendelssohn, au moment où Kurt Masur et son Orchestre national viennent d’achever leur cycle consacré à ce compositeur (voir ici). Le violoniste français et le chef coréen forment un ensemble indéniablement soudé, au service d’une approche plus romantique que classique de la partition, caractérisant chaque mouvement de façon bien contrastée. Si le jeu du soliste reste d’une remarquable sobriété, les tempi retenus - globalement vifs tout en étant marqués par une forte flexibilité - imposent toutefois une spectaculaire prise de risques, notamment dans l’Allegro molto vivace final. Chung, sans jamais mettre l’orchestre en avant, imprime fortement sa marque, par exemple dans une admirable transition entre le premier et le deuxième mouvement.


Il n’est pas étonnant que le directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Radio France entretienne de profondes affinités avec l’univers mahlerien, tant son sens du spirituel paraît s’accorder avec l’ambition de celui qui voulait mettre tout un monde dans chacune de ses symphonies. Avec la Première symphonie («Titan»), il impose une vision très personnelle, tout à fait légitime dans cette «musique de chef», surtout lorsque l’on dispose d’un orchestre aussi étincelant. Extrêmement travaillé, le premier mouvement démontre un sens époustouflant de la progression, sans négliger pour autant la mise en valeur des couleurs instrumentales. Le scherzo joue entièrement sur l’opposition entre les sections extrêmes, particulièrement appuyées et rustaudes, et la délicatesse délicieusement surannée du ländler central. Dans le mouvement lent, qui révèle, s’il en était besoin, l’excellence des bois, Chung met l’accent sur les variations de tempo. Comme à son habitude, son souci de l’instant se conjugue avec une conception d’ensemble parfaitement maîtrisée, ce qu’illustre également un Final particulièrement réussi, où tous les états d’âme successifs - tourments, passion, triomphe - trouvent une traduction sonore convaincante.


Pour le vingt-cinquième anniversaire de l’Orchestre philharmonique, Chung avait dirigé la Deuxième symphonie («Résurrection») (voir ici). S’il s’agit ainsi d’engager, à terme, une intégrale des symphonies, nul ne s’en plaindra…


Ce concert sera diffusé sur France-Musiques le mercredi 12 mars à 20 heures.



Simon Corley

 

 

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