|
Back
Casanova malade Paris
Palais Garnier
01/25/2000 - et 26, 28, 29, 31janvier, 1, 3, 4, 6 février 2000
Angelin Preljocaj : Casanova
Musique de Goran Vejvoda
Ballet de l’Opéra national de Paris Qui a aperçu Casanova ce soir ? On le cherche, en redingote vénitienne, glissant sur une gondole, sa bauta masquant son visage. Mais on ne le trouve pas. Casanova ne dansera pas pour nous aujourd’hui. Il nous invitera plutôt dans le Palais de son corps à glisser dans ses veines, pour y effectuer " une traversée anatomique " de ce " coutumier des contaminations vénériennes " selon les mots du chorégraphe. Pour ce sur mesure de l’Opéra de Paris, Angelin Preljocaj a placé sa création sous le signe de la maladie, poursuivant sa quête autour de l’appréhension des sentiments humains, amour violent dans Noces, passionné dans Roméo et Juliette, galant dans Le Parc, dévastateur dans ce Casanova. Tout concourt à nous faire glisser dans un entonnoir, jusqu’au plus profond de l’être, depuis le boudoir, où se contracte l’amour, jusqu’à l’intérieur du corps, à la chair, aux veines, au squelette. Un corps disséqué par le décor de Thierry Leproust, qui parle de " couches successives ", mais aussi travaillé par la musique de Goran Vejvoda, qui a composé l’entière bande son. Ces bruits de corps, borborygmes, grincements d’articulations, coups de fouet du sang dans les artères. Et malgré cette nette tendance à effeuiller l’Encyclopédie Vidal, on trouve encore tellement de sensualité lorsque le corps se relâche sur les valses de Strauss. Certains danseurs sont totalement dans la partition, Aurélie Dupont par exemple, tout à fait à l’aise dans la restitution de l’écriture contemporaine. On remarque également de très performants " mécanos de la génétique " comme Guillaume Charlot. Mention spéciale également pour Mirentchu Battut et Marie-Isabelle Peracchi dans " Kama-Sutra ". Mais les gestes se prolongent encore un peu chez Stéphanie Romberg et Marie-Agnès Gillot, décidément ballerines classiques.
Anne Laure CarregaPour plus d'information : www.preljocaj.org
Anne Laure Carrega
|
