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Futures étoiles

Paris
Théâtre du Châtelet
02/14/2003 -  
Concert des lauréats du Concours Operalia-Domingo 2002
10e édition

Site : http://www.operalia.info/


En juin 2002 Operalia-Domingo, dont la finale publique avait eu lieu au Châtelet (voir l’écho du 26 juin sur le site), a couronné plusieurs lauréats qui se sont produits en un concert exceptionnel le 14 février. En ce jour de la Saint-Valentin, les artistes ont présenté un programme composé d’airs et duos d’opéras sous le signe de l’amour et de l’amitié accompagné par l’orchestre Lamoureux … placé sous la direction de Placido Domingo lui-même. Deux artistes confirmés ont apporté leur concours exceptionnel Inva Mula (soprano albanaise, 1er prix du concours à Paris en 1993) et Rolando Villazon (ténor mexicain, 2e prix à San Juan de Porto-Rico en 1999) à cette mémorable soirée. Maria Fontosh (soprano russe) et Stéphane Degout (baryton français) ont eu le redoutable privilège d’ouvrir le concert avec le duo Rosine-Figaro «Dunque io son» de Il Barbiere di Siviglia, duo ou l’espièglerie de l’une s’alliait à l’exubérance de l’autre. La voix belle aux sonorités profondes de la mezzo-soprano américaine Kate Aldrich s’illustra dans la «Habanera» de Carmen. John Matz se lança dans l’air de Rodrigue «Ô souverain, ô juge» du Cid, opéra que Domingo avait lui-même marqué sur cette même scène il y a plusieurs années durant une représentation unique de l’œuvre de Massenet. Le ténor américain a certes un matériau vocal proche du spinto avec une quinte aiguë insolente, toutefois quelques mezza-voce ne seraient pas inutiles pour parfaire son chant. Elena Manistina donna à Santuzza du Cavalleria Rusticana de Mascagni toute la poignante émotion que doit ressentir la pauvre jeune femme délaissée par son amant. Cette artiste russe est un mezzo qui a conquis déjà le public dans Le coq d’or en décembre dernier pendant la saison russe du Châtelet. Puis la superbe Inva Mula combla les plus exigeants dans son «Caro nome che il moi cor» de Gilda du Rigoletto, par des demi-teintes sonores, des sons filés, une belle ligne de chant et des vocalises bien tenues. Pour clore cette première partie, Stéphane Degout, Carmen Giannattasio, John Matz et Elena Manistina ont bien servi le finale «Madre non dormi» de Il trovatore avec le pathétique et la puissance que réclament cette œuvre de Verdi.


En deuxième partie, Maria Fontosh revint à Rosine de Il Barbiere avec «Una voce poco fa» puis lui succédèrent Stéphane Degout et John Matz dans le duo Marcello-Rodolfo «In un coupé» de la Bohème . Carmen Giannattasio apporta beaucoup de sûreté et de retenue dans l’air de Cio-Cio-San «Un bel di, vedremo» de Madama Butterfly, sa gestuelle était en osmose avec la peine contenue et l’espérance que ressent la petite geisha. Rolando Villazon, l’actuel Faust à Bastille, a triomphé avec un éclatant «No puede ser» de La taberna del Puerto de Pablo Sorozabal, épreuve d’autant plus redoutable devant le Maestro qui s’illustre souvent dans cette zarzuela. Inva Mula et Kate Aldrich ont enthousiasmé, à leur tour, le public par une parfaite musicalité dans le duo Lakmé-Mallika «Viens Mallika» de Lakmé (Delibes). Stéphane Degout a montré que l’air de Valentin (Faust) «Avant de quitter ses lieux» pouvait être chanté avec goût, puissance et phrasé bien articulé. Le choix du fameux sextuor «Chi mi frena» de Lucia di Lammermoor en finale était manifestement fait pour permettre à tous les lauréats d’être sur scène. Chacun, chacune a forcé les notes performantes de sa tessiture en oubliant parfois l’interprétation de l’œuvre. Néanmoins le public ayant réclamé un bis eu droit à la même prestation. L’orchestre Lamoureux n’a pas su tout à fait vaincre son apathie et a peu suivi la fougue et la passion de l’illustre Maestro. Mais on sentait que le plus important pour Placido Domingo était «ses» chanteurs (tous de moins de 30 ans) qu’il entourait de ses bras, encourageait d’un regard et d’un sourire.


Au cours d’un bref entretien après le spectacle, Carmen Giannattasio nous a parlé, dans sa loge, de sa carrière naissante : «Je suis née à Avellino (près de Naples) il y a 27 ans et j’ai eu la chance d’être admise, à l’issue d’une Master-class avec Leyla Gencer, à l’ Académie de perfectionnement de la Scala de Milan. J’y suis restée de 1999 à 2001 et mes professeurs étaient des grands noms du lyrique international tels que Shirley Verrett, Léo Nucci, Luciana Serra, Bonaldo Giaiotti. J’ai chanté dans «Cecchina ossia la buona figlivola» de Piccini au teatro Fraschini de Pavie puis à Bari au Teatro Piccini en 2000. A Rovigo, Bolzano et Trento, j’ai interprété le rôle d’Alice Ford de Falstaff et à Modène, Plaisance et Ferrare dans Mimi de La Bohème de Puccini. Le 22 juin 2002 au Châtelet j’ai obtenu le 1er prix du jury au concours international Operalia-Domingo ex aequo avec Elena Manistina. Mais dans cette finale, recevoir aussi le 1er prix du public avec l’air d’Imogène d’Il Pirata, m’a fait le plus plaisir. Car pour une italienne c’est une grande joie d’être plébiscitée par le public français et en compétition avec d’ autres français ! A l’opéra de Los Angeles en janvier 2003, j’ai chanté en concert le 4e acte d’Otello de Verdi avec Roberto Alagna qui remplaçait au dernier moment Placido Domingo souffrant d’une bronchite. Après l’air du saule et l’Ave Maria, j’ai reçu une ovation du public et la critique a été très favorable : quelle joie pour moi ! Dans les mois à venir, je chanterai Micaëla de Carmen en Italie, Nedda de Pagliacci au Sferisterio de Macerata, à la Scala «Ugo Conte di Parigi» de Donizetti, Il Marito disperato de Cimarosa puis Orphée et Eurydice au San Carlo de Naples et à Los Angeles. En 2004 je serai à Washington et à Toronto pour Leonora d’Il Trovatore. En 2005 je chanterai la Straniera de Bellini au San Carlo de Naples.» Et Paris ? : «je n’ai aucun projet à l’heure actuelle, «ma » si on m’ appelle…., je viendrai !»




E. G. Souquet

 

 

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