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Gasteig
12/30/2002 -  
Ludwig van Beethoven: 9 Symphonie op 125
Mélanie Diener, Petra Lang, Steve Davisilm, Franz-Josef Selig, Choeur et Orchestre Philharmonique de Munich, Christian Thielemann


Christian Thielemann est le seul chef de sa génération qui ait volontairement revendiqué l’héritage musical d’Herbert von Karajan. Ses qualités et cette affiliation, (ainsi hélas que certains propos déplacés d’officiels Berlinois) en ont fait Le représentant de l’école de direction Allemande actuel. En plus de son poste de directeur musical de l’Opéra de Berlin-Est, il est un des habitués du Festival de Bayreuth, de l’Opéra de Vienne et est annoncé pour diriger Capricico à Paris avec Renée Fleeming dans une mise en scène de Robert Carsen.


A l’écouter cependant, on peut douter qu’un Karajan se soit retrouvé dans cette neuvième, le chef Autrichien en son temps était stylistiquement plus proche d’Arturo Toscanini que d’un Hans Knapperstbush. Le son que recherche Thielemann est un son orchestral « à l’Allemande », dense et compact, à des lieux de l’allègement et de la clarté auquel nous ont habitués justement un Karajan et bien plus encore les musiciens de l’école baroque. Si la musicalité du chef éclaire les passages où l’orchestre ne joue pas en tutti, comme par exemple le presto aux bois du deuxième mouvement ou le « Seid umschlungen » aux chœurs dans le final, l’ensemble est hélas moins convaincant ailleurs où la pâte orchestrale s’avère assez lourde.


Ses choix de tempis sont également inscrits dans la tradition germanique. Sa neuvième dure une heure et quart soit dix bonnes minutes de plus que celles de Karajan. Il faut hélas regretter qu’ il n’imprime pas de pulsation régulière, élément fondamental de toute interprétation Beethovénienne. Les premier et deuxième mouvements en conséquence manquent de tension. Et à plusieurs reprises, Thielemann a tendance à accélérer de façon soudaine sans que le texte le demande, un peu à la manière d’un Furtwaengler.


Nikolaus Harnoncourt, alors violoncelliste des Wiener Symphoniker avait critiqué de nombreux chefs incapables d’avoir leur propres sons, bref de manquer de personnalité. Ce concert montre qu’il n’est pas possible de faire un tel reproche à Thielemann qui a une réelle vision musicale personnelle. Non, le vrai problème est plutôt que, malgré la sincérité de son approche, nos oreilles ont été influencées par tant de conceptions différentes qu’il nous est difficile aujourd’hui d’adhérer à une approche aussi passéiste.



Antoine Leboyer

 

 

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