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Seiji Ozawa s''installe à Vienne

Vienna
Wiener Staatsoper
12/05/2002 -  12/08/2002,
Richard Strauss: Salomé


Eliane Coelho (Salomé), Albert Dohmen (Jochanaan), Michael Roider (Herodes), Margaretha Hintermeier (Herodias), Arnold Bezuyen (Narraboth), Daniela Denschlag (Un page), Walter Pauritsch, Peter Jelosits, Cosmin Ifrin, Herwig Pecoraro, Peter Köves (les 5 juifs), In-Sung Sim, Marcus Pelz (les 2 nazaréens), Goran Simic, Huyn-Tae Kim (les soldats)


Orchestre de l’Opéra de Vienne, Seiji Ozawa, Mise en scène d’après Boleslaw Barlog


Aucun doute possible. Seiji Ozawa est bien installé à Vienne. Une lecture du programme de cette année le montre à la tête d'une nouvelle production du Johnny spielt auf d’Ersnt Krenek, ainsi que des reprises de Tosca, Jenufa, Cosi fan Tutte, Don Giovanni, de la Flûte Enchantée pour les enfants et de cette Salomé.


Cette représentation Viennoise pouvait donner a priori quelques inquiétudes. La mise en scène date de plus d’une vingtaine d’années et … cela se voit. Les décors et costumes de Jürgen Rose, inspirés de Gustav Klimt, sont agréables mais commencent à dater. Le travail scénique est réduit manifestement à un minimum assez faible. Il est difficile également d’exprimer un enthousiasme exagéré pour une distribution plutôt moyenne. Eliane Coelho, remplaçait Evelyn Herlitzius, (l’actuelle Brunhilde du Ring de Bayreuth). Sa Salomé est solide quoique son vibrato soit trop marqué dans les notes hautes. Albert Dohmen a le volume voulu par le rôle mais c’est un chanteur et un acteur neutre, incapable de restituer l’autorité que requiert cette partie. L’Hérode de Michael Roider est décevant. Un vibrato excessif continuel et un manque de justesse flagrant. Les petits rôles sont honnêtes mais sans plus.


Mais dans la fosse, il y a l’Orchestre Philharmonique de Vienne, l’Orchestre Straussien par excellence. Qui plus est, leur nouveau patron, Seiji Ozawa est là. Et le résultat est proprement miraculeux. Les cordes du premier violon à la dernière contrebasse sont exemplaires de couleur, de virtuosité, de phrasé et ce dans une œuvre où Richard Strauss les expose en divisant les parties à l’envi. Les autres pupitres ne sont pas en reste. Il faut écouter comment les cors énoncent le thème de Jochanaan au début de l’œuvre. Il faut écouter également comment tous ces musiciens savent s’équilibrer entre eux, partageant une conception et une intelligence collective commune.


Cet Orchestre ne pourrait pas jouer pas comme il le fait ce soir s’il n’était pas inspiré comme le fait Seiji Ozawa. Le nouveau directeur musical de l’Opéra de Vienne s’est rappelé des conseils de Richard Strauss qui demandait que l’on dirige sa musique comme du Mendelssohn, de la « musique de fées ». Il sait rendre claire cette partition si dense et si difficile. Sa maîtrise lui permettent un rubato très personnel et très subtil et dramatique. On ressort de cette soirée avec l’impression d’avoir complètement redécouvert l’œuvre. Son entente avec un Orchestre aussi exigeant est exemplaire. A entendre leur harmonie, on se dirait qu’il est leur directeur musical depuis des décennies alors que c’est sa première année. Tout commence. Heureux Viennois.



Antoine Leboyer

 

 

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