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Victoire japonaise au concours Long-Thibaud

Paris
Maison de Radio France
11/23/2002 -  

Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon, op. 61
Nicolo Paganini : Concerto pour violon n° 1, op. 6
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violon n° 1, op. 77/99

Deborah Nemtanu, Erik Robert Schumann, Akiko Yamada (violon, Beethoven), Simone Lamsma, Andrej Bielow (violon, Chostakovitch), Kyoko Yonemoto (violon, Paganini)
Orchestre national de France, Gianandrea Noseda (direction)


Edition violon, cette année, pour le concours Long-Thibaud, dont la réputation demeure telle qu’il a motivé cent trente-six candidats - dont deux tiers de candidates - originaires de vingt-huit pays et un jury de qualité exceptionnelle, présidé, comme en 1999, par Salvatore Accardo et comprenant par ailleurs Michèle Auclair, Friedrich Cerha, Sylvie Gazeau, Ida Haendel, Maurice Hasson, Herman Krebbers, Sylvia Marcovici et Takashi Shimizu.


Marquée par une organisation trop souvent défaillante (retards, confusion dans le déroulement du vote pour le prix du public, entrée en scène d’un candidat et du chef alors que certains membres du jury n’ont pas encore repris place), la finale concerto, qui succède à la finale récital tenue trois jours plus tôt, ne donne qu’un aperçu de la prestation d’ensemble des six candidats sélectionnés après les éliminatoires et les demi-finales. A la tête de l’Orchestre national de France, Gianandrea Noseda assure un accompagnement à la fois sûr et attentif, auquel on pourra simplement reprocher d’être parfois un peu envahissant.


Cette épreuve concertante n’en révèle pas moins six personnalités différentes, qu’il est malaisé de comparer, tant en outre la possibilité de choix parmi les quatre œuvres proposés ne facilite pas la tâche: trois ont préféré le Concerto de Beethoven, deux le Premier concerto de Chostakovitch et un(e) le Premier concerto de Paganini, aucun(e) n’ayant donc opté pour le Cinquième concerto de Mozart.


Autant, au cours de la précédente édition, le choix, par cinq des six candidats, du Concerto de Sibelius n’avait pas vraiment permis de dégager des différences significatives, autant, cette année, dans Beethoven, trois approches différentes s’expriment. La Française Deborah Nemtanu (dix-neuf ans), dont les imprécisions révèlent une anxiété manifeste, met néanmoins en avant une sonorité puissante et ronde au service d’une conception qui laisse parfois un sentiment inabouti, voire prosaïque. L’Allemand Erik Robert Schumann (vingt ans) démontre plus d’assurance - malgré quelques problèmes de justesse - mais offre moins de contrastes, dans une interprétation globalement plus personnelle, que l’on pourra même tenir pour maniérée. Tout aussi assurée, la Japonaise Akiko Yamada (seize ans), issue du CNR de Paris et de la classe de Gérard Poulet au CNSM, propose l’exécution la plus homogène et la plus engagée, tant dans la technique (sonorité raffinée, exactitude, voire virtuosité) que dans l’expression (sens du phrasé, attention portée à l’orchestre).


Dans Chostakovitch, deux visions on ne peut plus opposées s’affrontent, avec un contraste d’autant plus saisissant que les deux jeunes artistes se succèdent dans cette partition difficile. D’une force de caractère surprenante pour son âge, la Néerlandaise Simone Lamsma (dix-sept ans) frappe par l’ampleur de la sonorité et la précision technique, mais semble un peu en retrait dans les mouvements plus lyriques (Nocturne, Passacaille), alors qu’elle restitue remarquablement l’âpreté des deux autres mouvements (Scherzo, Finale). Au contraire, l’Ukrainien Andrej Bielow (vingt ans) fait preuve d’une maturité qui trouve à s’exprimer dans des mouvements lents plus romantiques et dans un dialogue très travaillé avec l’orchestre.


Seule candidate à s’être lancée dans le redoutable concerto de Paganini (une suggestion d’Accardo ?), la Japonaise Kyoko Yonemoto (dix-huit ans), visiblement dotée d’une forte personnalité, a sans doute effectué là un choix efficace, convainquant en grande partie de ses aptitudes techniques (puissance, netteté et précision), voire de ses qualités expressives (grâce, humour), même si une telle œuvre permet de juger des premières bien plus que des secondes.


Résultat des courses : la benjamine, Akiko Yamada, remporte le premier grand prix et le prix de l’orchestre. Andrej Bielow est deuxième grand prix, prix du public, prix de la SACEM (pour le meilleur récital), prix des élèves des conservatoires de la ville de Paris et prix Rainier de Monaco, Kyoko Yonemoto troisième grand prix, Deborah Nemtanu quatrième prix, prix Gaby Pasquier et prix de l’Académie musicale de Villecroze, Erik Robert Schumann cinquième prix et Simone Lamsma sixième prix.



Simon Corley

 

 

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