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Avec ou sans orgue

Paris
Théâtre du Châtelet
11/12/2002 -  

Olivier Messiaen : L’Ascension
Camille Saint-Saëns : Symphonie n° 3, op. 78


Denis Comtet (orgue), Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


Myung-Whun Chung et l’Orchestre philharmonique de Radio France consacrent trois concerts à la musique d’Olivier Messiaen, à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition. Chung n’a évidemment pas besoin de présenter de lettres de créance pour prétendre rendre un tel hommage à un maître dont il était très proche : déjà, du temps de son premier séjour parisien, il s’en était fait le fervent défenseur, créant notamment en septembre 1994, pour son dernier concert avant son départ de l’Opéra de Paris, son Concert à quatre. Le disque (Deutsche Grammophon) en avait alors amplement rendu compte. Depuis son retour à Paris, tant au concert (voir ici) qu’à Radio France (voir ici) et au disque (voir par exemple ici), le chef coréen a confirmé qu’il était un interprète hors pair de ce compositeur.


L’Orchestre philharmonique n’est d’ailleurs pas en reste, puisque sous la direction de Marek Janowski, il avait donné en décembre 1991 la première de Un Sourire et interprété la plupart des grandes partitions de Messiaen, notamment une fort convaincante Turangalîla-Symphonie enregistrée en septembre 1992 pour RCA.


Le premier de cette série de trois concerts s’ouvre avec les quatre « méditations symphoniques » qui composent L’Ascension, que Chung avait déjà dirigée pour l’un de ses premiers concerts à Radio France, en décembre 2000 (voir ici). Majesté du Christ demandant sa gloire à son Père démontre, s’il en était besoin, qu’il n’est pas aisé, pour les pupitres de cuivres, de débuter « à froid » par un morceau aussi exigeant, mais, ensuite, tant la délicatesse des couleurs dans Alleluias sereins d’une âme qui désire le Ciel que l’énergie presque sauvage de Alleluia sur la trompette, alleluia sur la cymbale et l’intensité surhumaine de Prière du Christ montant vers son Père ont tout pour convaincre.


Associant à l’orchestre un orgue - instrument pour lequel Messiaen écrivit d’ailleurs une seconde version de L’Ascension - la Troisième symphonie de Saint-Saëns, gravée pour Deutsche Grammophon en 1993, figurait également au programme du dernier concert de Chung à Bastille. L’orchestre se trouve également en terrain connu, puisqu’il a régulièrement donné cette œuvre du temps de Janowski (voir par exemple ici) et même, en février 2001, avec Gary Bertini (voir ici). Comme souvent avec Chung, la conception est fermement établie et l’interprétation toujours tenue, servies en outre par un Orchestre philharmonique à son meilleur niveau. L’imposant effectif (dix contrebasses), s’il donne une assise et une rondeur bienvenues dans cette symphonie, ne nuit en rien à la netteté du trait, particulièrement incisif dans le scherzo. Le sens du phrasé du chef coréen fait à nouveau merveille dans le poco adagio, tandis que dans le maestoso final, il parvient à conjuguer puissance et mouvement.


Malgré une ovation prolongée d’un public pas vraiment rassasié par ce programme dense mais brévissime (soixante minutes), les musiciens ne concéderont pas le moindre bis. On voudra sans doute espérer que leur générosité se réserve pour le public américain, et ce, dès la semaine prochaine, avec un concert à Detroit suivi de deux concerts à Carnegie Hall.


Concert diffusé sur France Musiques le mercredi 27 novembre à 20 heures.



Simon Corley

 

 

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