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Dernier tour de piste Vienna Konzerthaus 12/17/2025 - et 19 (Linz), 20 (Rosenheim), 22 (Graz), 25 (Beograd), 26 (Bad Kissingen), 31 décembre 2025, 1 er, 2 (Bochum) janvier 2026 Best Of – The Final Nightmare Music Aleksey Igudesman (violon), Hyung‑Ki Joo (piano), Cornelius Obonya (acteur)
 A. Igudesman, H.‑K. Joo (© Julia Wesely)
Après vingt et un ans de scène, le duo Igudesman & Joo entame sa tournée d’adieu. Leur dernier passage au Konzerthaus de Vienne, dans le cadre de la tournée « Best Of – The Final Nightmare Music », ne surprendra pas les fidèles, reprenant les sketchs les plus emblématiques dans une ambiance de Noël. Le spectacle alterne, comme toujours, de véritables moments de musique, des pots‑pourris et arrangements virant au jazz, au klezmer, au music‑hall, au hip‑hop ou au rap – le tout entrecoupé de dialogues irrévérencieux. Pour l’occasion, l’acteur viennois Cornelius Obonya se joint à la soirée, y apportant sa gouaille typiquement locale. Ce mélange hybride, parfois déstabilisant pour un nouveau venu (comme nous le chroniquions déjà en 2016 et en 2018), parvient à maintenir un équilibre subtil entre clins d’œil destinés aux musiciens et numéros grand public.
On aura certes vu les deux compères plus précis, plus explosifs – mais le socle instrumental demeure solide, propre à satisfaire les exigences du public viennois, et les ressorts comiques restent parfaitement rodés. A chacun sa spécialité : au violoniste Aleksey Igudesman, les mimiques et la gestuelle chorégraphiée ; à Hyung‑Ki Joo, les talents de crooner, aussi capable dans le rap qu’en voix de fausset, avec un sens aigu du timing scénique.
Rencontré quelques minutes avant le concert, ce dernier se réjouit de constater que, depuis leurs débuts au Musikverein en 2004, puis l’essor fulgurant de leurs vidéos sur YouTube, leur concept de « musique et comédie » est désormais durablement inscrit dans le paysage des salles de concert viennoises. Reste le défi, après plus de deux décennies, de préserver fraîcheur et (im)pertinence – et peut‑être le désir d’assumer plus pleinement des projets individuels. D’un côté, Joo s’oriente vers un univers plus directement classique (un récent Rachmaninov avec l’Orchestre de chambre de Brême) ; de l’autre, Igudesman se consacre à son Limitless Orchestra, fidèle à l’esprit à la fois saltimbanque et éducatif qui l’habite.
Le site d’Igudesman & Joo
Dimitri Finker
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