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Cap sur Bruckner

Vienna
Musikverein
11/02/2025 -  et 2* (Wien), 7 (Osaka), 11, 15 (Tokyo), 20 (Seoul), 23 (Shanghai), 26 (Beijing) novembre 2025
Samy Moussa : Elysium
Anton Bruckner : Symphonie n° 5 en si bémol majeur, WAB 105

Wiener Philharmoniker, Christian Thielemann (direction)


C. Thielemann (© Matthias Creutziger)


La symbiose entre Christian Thielemann et le Philharmonique de Vienne se confirme concert après concert. Et lorsqu’ils abordent la Cinquième Symphonie d’Anton Bruckner, une œuvre profondément inscrite dans le parcours interprétatif de ces musiciens, le flot musical coule sans effort apparent, pour construire patiemment cette gigantesque arche brucknérienne. La confiance entre l’orchestre, le chef – et, pourrait‑on dire, le compositeur – est telle que Thielemann éprouve rarement, même dans les fortissimi les plus éclatants, la nécessité de lever sa baguette au‑delà des épaules. Tel un capitaine à la barre de son navire au milieu des éléments déchaînés, il demeure impassible et serein, sûr de son équipage et de son cap.


Le premier mouvement conserve une certaine neutralité, laissant la partition parler d’elle‑même, parfois plus proche du drame wagnérien que d’un mysticisme pur. L’Adagio, lui, tire un grain presque vénéneux du velours des cordes. Le Scherzo – étonnamment véloce (pointant à tout juste treize minutes) et pourtant profondément terrien – rappelle les racines schubertiennes de cette musique : les changements de tempo sont admirablement négociés, semant un festival d’accents agogiques, de respirations et de retenues subtiles. Enfin, le Finale se déploie dans une puissance nonchalante, respirant la lisibilité et la transparence.


On ne sait que louer : les pupitres de cuivres, d’une sûreté presque infaillible ; le fondu de la petite harmonie ; la splendeur soyeuse des cordes... Le public du dimanche matin, muet et immobile durant la performance (même les feuilleteurs de programme intempestifs se tiennent pour une fois tranquilles), le reste de longues secondes après l’accord final, avant d’exploser en applaudissements et en rappels – tel un amphithéâtre d’étudiants remués par une démonstration magistrale : « C’est ainsi que Bruckner doit être joué. »


En première partie de ce concert sans entracte, la pièce Elysium de Samy Moussa (né en 1984) – commande, notamment, du Philharmonique de Vienne – formait une admirable introduction à Bruckner, avec ses longues tenues chromatiques de cordes ponctuées par les pulsations hypnotiques des vents.


La longue tournée asiatique, où la symphonie de Bruckner (sans la pièce de Moussa) alternera avec celles de Schumann et de Brahms, s’annonce sous les meilleurs auspices.



Dimitri Finker

 

 

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