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La Chasse

Vienna
Musikverein
10/10/2025 -  et 11 (Basel), 18 (Thessaloniki) octobre 2025
Joseph Haydn : Symphonies n° 41, n° 72 et n° 73 « La Chasse »
Antonio Vivaldi : Concerto pour violon en si bémol majeur « La caccia », opus 8 n° 10, RV 362

Dmitry Smirnov (violon)
Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini (direction)


Il Giardino Armonico (© Lukasz Rajchert)


Giovanni Antonini revient au Musikverein présenter le vingt‑troisième volume du projet « Haydn 2032 », à la tête cette fois de l’ensemble Il Giardino Armonico, qu’il fonda il y a précisément quarante ans. Le programme, placé sous le thème de la chasse, gravite autour de la tonalité de  majeur, si favorable à l’éclat des cors.


La première partie réunit deux opus des jeunes années de Haydn au service du prince Esterházy. Antonini s’y montre étonnamment sobre, presque réservé (toute proportion gardée), dans la Soixante‑douzième, dont la numérotation dissimule une œuvre antérieure aux autres du programme. Il tient les variations du final par la bride, différant la tension jusqu’à l’explosion des dernières mesures. La Quarante‑et‑unième offre davantage de rebondissements : les musiciens y propulsent des envolées fiévreuses, soutenues par des pulsations des contrebasses, qui ne sont pas sans évoquer une énergie que l’on retrouvera plus tard chez Beethoven.


Si la rugosité des timbres des instruments d’époque semble initialement peiner à remplir l’acoustique analytique de la salle Brahms, la seconde partie gagne en densité et en relief. La flamboyance fantasque du violoniste Dmitry Smirnov dans le Concerto « La Chasse » de Vivaldi y contribue largement : chaque phrasé semble jaillir spontanément de son archet, avec une liberté expressive qui le place à mi‑chemin entre saltimbanque et musicien de rock’n’roll, électrisant aussi bien l’orchestre que le public. Pouvait‑on imaginer choix plus approprié, en bis, que le Neuvième Caprice de Paganini, sous‑titré « La Chasse » ? Cordes en boyau montées sur son violon, archet baroque en main, Smirnov s’élance dans des doubles cordes imitant les cors, et leurs échos en flautando fantomatiques, sans jamais retenir son bras dans un élan de virtuosité incandescente.


La Soixante-treizième Symphonie, qui clôt le programme, retrouve un orchestre regonflé à bloc, dont les richesses dynamiques et expressives emplissent désormais la salle. Antonini et ses musiciens en dramatisent le propos, glissant çà et là des trouvailles créatives propres à surprendre l’auditeur. Vivaldi et Paganini n’auront certes pas volé la vedette à Haydn, mais ce seront eux qui auront enflammé les cœurs ce soir.



Dimitri Finker

 

 

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