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A la découverte de Mogador

Paris
Théâtre Mogador
10/03/2002 -  et 4* octobre 2002

Frédéric Chopin : Fantaisie sur des airs nationaux polonais, opus 13
Clara Schumann-Wieck : Concerto pour piano, opus 7
Alexandre Scriabine : Symphonie n° 3 « Le divin
poème », op. 43


Brigitte Engerer (piano)
Orchestre de Paris, Yuri Ahronovitch (direction)


On ne pourra pas dire que la Fantaisie sur des airs nationaux polonais (1828) de Chopin figure souvent à l’affiche des concerts. Pourtant, cette série de paraphrases pour piano et orchestre composée à l’âge de dix-neuf ans présente déjà en germe les principales caractéristiques du style du compositeur, même si le traitement de l’orchestre laisse quelque peu à désirer. Une intéressante découverte, servie avec vigueur par Brigitte Engerer.


Après Radio France en avril dernier, c’est la seconde fois en mois de six mois que le Concerto pour piano de Clara Schumann est donné à Paris. On ne reviendra donc pas sur les circonstances de composition de cette œuvre, dont Brigitte Engerer vient de réaliser un enregistrement, couplé avec le Concerto de Robert Schumann, sinon pour signaler deux observations formulées dans l’excellente notice rédigée par Guy Lelong pour ce concert : la Romance centrale, qui confère un rôle de co-soliste au violoncelle, préfigure le mouvement lent du Second concerto de Brahms, tandis que c’est à (Robert) Schumann qu’il faudrait sans doute attribuer l’orchestration de l’Allegro non troppo final. Toujours est-il que la pianiste française défend cette partition avec son énergie coutumière, n’hésitant pas à en accentuer avec fracas les excès romantiques, mais sans pour autant verser dans un pathos excessif dans la Romance. Avec un remarquable à-propos, elle offre en bis «Chiarina» et «Chopin», deux extraits de Carnaval dans lesquels Schumann salue successivement les deux compositeurs de cette première partie de programme.


Après la Deuxième symphonie il y a exactement un an à Radio France et avant le Poème de l’extase qui sera également donné la semaine prochaine par l’Orchestre de Paris, il faut se réjouir de pouvoir entendre la Troisième symphonie de Scriabine à Paris, où elle fut d’ailleurs créée sous la direction de Nikisch en 1905. Ce Divin poème, composé de trois mouvements qui se jouent sans interruption, s’inscrit clairement dans l’ambition et la démesure post-romantiques : durée importante (trois quarts d’heure), orchestre immense (auquel était même bizarrement adjoint un orgue), incandescence permanente. Si les influences comprennent, comme dans la Deuxième symphonie, aussi bien Liszt et Franck, Wagner et Bruckner que R. Strauss, Scriabine est ici parfaitement en phase avec son temps, celui de Schönberg, Korngold, Schreker, Szymanowski, Schmidt, Suk ou Melartin, même si se profile déjà, dans le mouvement central intitulé Voluptés, le Poème de l’extase.


Avec ses faux airs de Stokowski, arborant une baguette interminable qui claque régulièrement contre les supports des micros, Yuri Ahronovitch, à la tête d’un excellent Orchestre de Paris et servi par une acoustique qui ne sature jamais (même si elle tend à noyer quelque peu l’individualisation des timbres), confère à cette symphonie une plénitude et une intensité qui magnifient la palette orchestrale. Comme à son habitude, après avoir fait un tour complet de la scène afin d’embrasser l’ensemble des chefs de pupitres, le chef brandit fort théâtralement la partition pour la faire acclamer par le public.



Simon Corley

 

 

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