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Mises en valeur

Oviedo
Claustro del edificio histórico de la Universidad
08/27/2025 -  
Ludwig van Beethoven : Coriolan, opus 62
Ludwig August Lebrun: Concerto pour hautbois n° 1 en ré mineur, opus 1
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 39 en mi bémol majeur, K. 543

Jorge Bronte (hautbois)
Oviedo Filarmonía, Lucas Macías (direction)


(© Stéphane Guy)


Si, depuis plusieurs années maintenant, comme on a déjà eu l’occasion à maintes reprises de le regretter, la ville d’Oviedo ne propose malheureusement plus de concerts de musique de chambre ou de solistes durant l’été, elle maintient ceux de son orchestre. Gratuits, ils rencontrent toujours un vif succès au point que ceux qui se trouvent à la fin de la file d’attente constituée près d’une heure avant le concert sont à chaque fois systématiquement refoulés, la jauge du cloître où ils se donnent étant rapidement atteinte. Le cadre – le cloître de la vieille Université – permet en effet pour ceux qui ont du temps et été patients une réelle proximité avec les musiciens et les programmes sont au surplus très courts (une heure), structurés de façon très classique (ouverture, éventuellement, puis concerto et symphonie) et construits autour d’œuvres tout public. Le concert du 27 août, avant celui du 29, ne dérogeait d’ailleurs pas au schéma mais figurait à l’affiche un concerto finalement peu fréquent dans les salles : le Concerto pour hautbois en ré mineur (1804) du hautboïste virtuose et compositeur allemand d’origine belge Ludwig August Lebrun (1752‑1790), le premier et le plus joué de ses six.


Le chef, directeur musical de l’Oviedo Filarmonía depuis 2018 et directeur artistique de l’Orchestre de la ville de Grenade, et qui va prendre la tête, en sus, du Real Orquesta Sinfónica de Séville à partir de septembre 2025, est hautboïste – on l’a vu en 2020 – mais laisse la place de soliste pour l’occasion au hautboïste principal de l’orchestre, Jorge Bronte. C’est, une nouvelle fois, une belle idée pour mettre en valeur successivement les musiciens de l’orchestre comme solistes. L’an dernier, le trompettiste Antonio Soriano avait été mis ainsi sur le devant de la scène. Lors du concert du 29 août, ce devrait être au tour d’Inés Allué, clarinettiste principale de l’orchestre, de s’exprimer plus particulièrement et ce dans le Premier Concerto de Weber. C’est assez sympathique.



(© Stéphane Guy)


Le concerto de Lebrun nous permet d’entendre un jeu très fin et même serré dans le dernier mouvement entre l’instrument soliste et l’orchestre, avec des passages où le premier est appelé à intervenir seul et faire étalage de sa virtuosité. Jorge Bronte relève le défi avec panache. C’est varié et coloré. Tout coule avec naturel. Les cordes, avec des graves surprenants à la fin, l’accompagnent fort bien, nonobstant le vent qui fait parfois voler des partitions (ramassées à un moment par une spectatrice). Un beau moment. Et il devait être prolongé, après une prise de parole du hautboïste, à peine audible à vrai dire, durant lequel il aurait indiqué que ce 27 août était à la fois le jour anniversaire de son fils aîné et de sa première rencontre avec sa femme et qu’il fallait fêter ce jour, par, hors programme, le deuxième mouvement du Concerto pour violon et hautbois BWV 1060 de Johann Sebastian Bach, le violon étant dans les mains justement de l’épouse de Jorge Bronte, Luisa Lavín, second violon du rang. Le chef devait descendre du podium pour se contenter de veiller à la rigueur de la basse continue assurée, en l’absence de clavecin, par les cordes, pour laisser le couple de musiciens démontrer une connivence des plus plaisantes, chaleureusement saluée au demeurant par les amis de l’orchestre et le public.


Mais nous n’oublions pas que le concerto de Lebrun avait été précédé par l’ouverture Coriolan (1807) de Ludwig van Beethoven (1770‑1827) et suivi par la Trente‑neuvième Symphonie (1788) de Wolfgang Amadeus Mozart (1756‑1791). Toutefois, si c’est un Coriolan mené sans encombre, malgré les sons incongrus de gaita, la cornemuse locale, provenant de l’extérieur, qui nous avait été proposé, il manquait singulièrement d’arêtes, de dramaturgie, de force pour tout dire, les cuivres étant notamment bien sages. La Trente‑neuvième Symphonie de Mozart devait se révéler plus convaincante même si l’unisson des cordes laissait parfois à désirer, notamment dans l’Adagio initial, et si quelques stridences étaient perceptibles dans l’Andante con moto. La section des vents se montrait en effet remarquable tant dans cet Andante que dans le Menuet, dont le Trio est ouvert par un fort beau dialogue entre la flûte de Mercedes Schmidt et la clarinette de Julio Sánchez, et l’Allegro final était empreint d’une gaîté tout à fait communicative, avec un chef dirigeant sans baguette, sans partition mais avec l’esprit, léger, qui convient.


Le site de Lucas Macías
Le site de la Philharmonie d’Oviedo



Stéphane Guy

 

 

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