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Verdi à la fête

Liège
Opéra Royal de Wallonie
09/20/2002 -  et les 22*, 24, 26 et 28 septembre 2002
Giuseppe Verdi: Attila
Paata Burchuladze (Attila), Michèle Lagrange (Odabella), Zwetan Michailov (Foresto), Marcel Vanaud (Ezio), Leonard Graus (Leone), Guy Gabelle (Uldino)
Jean-Claude Auvray (Mise en scène), Charles Edwards (Décors et Lumières), Jon Morrell (Costumes), Vanessa Gray (Chorégraphie), Xavier Laforge (Réalisation de la chorégraphie), Edouard Rasquin (Chef des chœurs)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra Royal de Wallonie, Alain Guingal (Direction musicale)
Production Opéra National du Rhin 1999

L’Opéra Royal de Wallonie n’a pas hésité à prendre quelques risques en ouvrant sa saison avec l’un des ouvrages les plus difficiles à monter à l’heure actuelle. En effet, Attila de Verdi pose des problèmes à la fois musicaux (choix des interprètes dans des tessitures meurtrières) et dramatiques (un livret décousu qui donne du fil à retordre au metteur en scène) que n’a pas su surmonter, par exemple, la première scène lyrique française l’année dernière malgré une distribution prestigieuse sur le papier.
A Liège, la réussite est assurée par la production empruntée à l’Opéra du Rhin, Jean-Claude Auvray ayant su parfaitement saisir l’esprit de l’œuvre tout en la transposant à notre époque, Attila devenant un tyran d’une actualité qui n’a pas tant changé en deux mille ans. L’articulation entre les différentes et nombreuses scènes se fait tout naturellement et intelligemment, un magnifique et poignant décor de ruines étant décliné en plusieurs variations selon les situations. Saluons ainsi le remarquable travail de Charles Edwards, également responsable des lumières, contrastées et subtiles, qui donnent beaucoup de force au spectacle.
La distribution choisie est plus qu’honorable compte tenu de la difficulté des rôles. Paata Burchuladze, s’il n’est pas toujours en règle avec le style verdien (on reconnaît trop souvent ses origines d’école russe dans son phrasé) force le respect par sa voix imposante et son jeu parfaitement en situation.
Michèle Lagrange aborde Odabella, le plus périlleux des rôles verdiens, avec une honnêteté, un courage qui laissent pantois. Sa voix a acquis, peut-être au prix d’une plus grande hétérogénéité des registres, une vaillance qui lui permet de triompher des embûches du rôle. Qui proposera à cette artiste scandaleusement négligée à Paris, une Abigaille, une Lucrezia (I Due Foscari) qui s’imposent ?
Un peu en retrait de ces deux personnalités, dans des rôles plus ingrats, Zwetan Michailov et Marcel Vanaud ont plus de mal à s’imposer. Le ténor possède cependant une voix vaillante qu’il nuance tant que possible malgré une certaine raideur dans le phrasé. Marcel Vanaud semble fatigué : le timbre s’engorge de plus en plus et l’aigu pose problème. Belle intervention de Leonard Graus en Pape Léon Premier.
La relative faiblesse de la représentation se trouve dans la fosse, la direction d’Alain Guingal superficielle et peu précise entraînant quelques moments de flottements, pas assez cependant pour gâcher l’excellente impression donnée par un spectacle remarquable.



Christophe Vetter

 

 

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