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Retour aux sources

Hautes-Alpes
Garde-Colombe (Eglise de la Nativité-de-Notre-Dame de Lagrand)
08/14/2025 -  
Johannes Brahms : Seize Valses, opus 39 n° 1, n° 2, n° 3, n° 10, n° 11, n° 14 et n° 15 – Danses hongroises, WoO 1 n° 1, n° 2, n° 4, n° 5, n° 8, n° 11 et n° 18
Claude Debussy : Petite Suite
Serge Rachmaninov : Six Morceaux, opus 11

Fanny Azzuro, Maryam Ilyasova (piano)


M. Ilyasova, F. Azzuro (© Valentine Franssen)


Ayant débuté par des escapades un peu au‑delà des Baronnies, à Tallard puis à Montmaur, c’est en quelque sorte un retour aux sources pour les trois derniers concerts de Musique au cœur des Baronnies, qui se tiennent à Lagrand, sur le territoire de la commune de Garde‑Colombe, en l’église de la Nativité-de-Notre-Dame (XIIe), dont le curé, en cette veille de 15 août, accueille les spectateurs dans un propos au caractère religieux affirmé. Directrice artistique du festival, Fanny Azzuro se produit à quatre mains avec Maryam Ilyasova, musicienne d’origine ouzbèke qui se trouve être l’épouse de son frère Pierre Azzuro, premier cor solo à l’Opéra allemand de Berlin, pour un récital intitulé « Passions croisées ».


On demeure quelque peu dubitatif devant le parti pris consistant à ne donner qu’une sélection de sept pièces de deux recueils de Brahms : les vingt‑et‑une Danses hongroises (1869) auraient certes occupé à elles seules toute la première partie de la soirée, ce qui n’aurait pas nécessairement été hors de propos, mais, surtout pourquoi s’en tenir à quasiment la moitié des seize Valses opus 39 (1865), dont une exécution intégrale aurait à peine pris 10 minutes supplémentaires ? Cela dit, alternant les rôles de primo (aigus) et de secondo (graves et pédales), les deux pianistes font bien danser l’Opus 39, dont certaines ont déjà cette allure tzigane caractéristique des Danses hongroises. Et dans ces dernières, on ne pourra pas dire que ce duo manque de tempérament : même si elles prennent le temps de faire chanter la Onzième, la musique avance sans traîner, sans ces grosses ficelles, clins d’œil appuyés et autres alanguissements suspects, alors qu’il est si facile et tentant de céder au mauvais goût dans ces pages. Sous leur doigts, le Yamaha est certes très sonore, ce qui tient pour partie aux conditions acoustiques, mais sans brutalité.


La seconde partie débute par la Petite Suite (1889) de Debussy, tout en souplesse, en charme, malice et sourire, qui traduit un plaisir partagé de jouer. Après le jeune Debussy, le jeune Rachmaninov et ses Six Morceaux (1894), que Fanny Azzuro avait donnés en 2023 à Nohant avec Guillaume Vincent. C’est un plaisir de retrouver ici cette œuvre avec une Barcarolle et une Romance expressives mais fermement tenues, un Scherzo fantasque et facétieux, un Thème russe soigneusement construit et une Valse un peu salonnarde mais tout à fait ballabile, avant la conclusion triomphale de « Gloire », qui carillonne sans excès de décibels sur un thème répété inlassablement, la chanson russe Gloire au soleil, que Beethoven avait déjà employée dans la partie centrale de l’Allegretto de son Huitième Quatuor.


Pour remercier un nombreux public qui, ne pouvant s’empêcher d’exprimer sa satisfaction après la plupart des pièces se concluant vite ou fort, a parfois applaudi de manière un peu intempestive, Fanny Azzuro et Maryam Ilyasova font le choix de la délicatesse, avec la quatrième des Images d’Orient (1849) de Schumann, puis reprennent la célébrissime Cinquième Danse hongroise.


Le site de Fanny Azzuro
Le site de Maryam Ilyasova



Simon Corley

 

 

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