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Un premier concert prometteur

Geneva
Victoria Hall
06/04/2025 -  et 5 juin 2025 (Lausanne)
Johannes Brahms : Symphonie n° 3 en fa majeur, opus 90
Antonín Dvorák : Symphonie n° 7 en ré mineur, opus 70, B. 141

Orchestre de la Suisse Romande, Lorenzo Viotti (direction)


L. Viotti (© Magali Dougados)


Le public suisse romand a eu l’occasion de découvrir la semaine dernière un Lorenzo Viotti parfaitement maître de ses moyens et déjà très en phase avec l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR). Pour ses débuts à la tête de la formation helvétique, le jeune chef a choisi un programme original : la Troisième Symphonie de Brahms et la Septième Symphonie de Dvorák. L’association de ces deux œuvres a mis en évidence la complicité entre les compositeurs. En effet, c’est grâce aux recommandations de Brahms que Dvorák s’est fait peu à peu connaître auprès des éditeurs et du public. Le premier admirait chez le musicien tchèque cette alchimie entre folklore et rigueur classique. Composées à deux ans d’intervalle, les deux symphonies peuvent se présenter comme un diptyque : au lyrisme sombre de Brahms répond l’exubérance de Dvorák, inspirée de chants populaires. Les deux ouvrages explorent la tension entre mélancolie et vitalité, à travers une structure classique honorant la tradition germanique chère aux compositeurs. Le concert a d’abord eu lieu à Genève avant d’être répété le lendemain à Lausanne, ville natale de Lorenzo Viotti. Les deux apparitions de ce dernier étaient très attendues car le maestro ne dirige que très rarement sur ses terres, mais surtout parce qu’il est fait partie des papables pour succéder à Jonathan Nott comme directeur artistique de l’OSR.


En première partie de soirée, Lorenzo Viotti s’est attaqué à la Troisième Symphonie de Brahms, partition dense et introspective. Il en a donné une lecture lumineuse et apaisée, privilégiant la sérénité, la joie contenue et une majesté discrète. Si cette approche, parfaitement équilibrée, manquait peut-être d’un rien de tension dramatique, elle a aussi su mettre en valeur l’écriture de Brahms dans ce qu’elle a de plus fluide et organique. Le chef, concentré et à la gestuelle sobre, tenait l’OSR avec beaucoup d’assurance, dessinant les lignes avec une élégance remarquable.


C’est toutefois en seconde partie de soirée que Lorenzo Viotti a réellement pris son envol. Dans la Septième Symphonie de Dvorák – œuvre foisonnante, traversée d’élans lyriques et de tensions souterraines –, il a su conjuguer énergie, clarté rythmique et souffle narratif. La richesse de la partition, souvent périlleuse dans sa densité, a trouvé sous sa baguette une direction fougueuse, mais jamais brouillonne. L’OSR, visiblement inspiré, a répondu avec une belle cohésion et un engagement palpable.


Lorenzo Viotti a dirigé les deux œuvres sans partition, entièrement habité par la musique et visiblement déjà très à l’aise avec les musiciens romands. Ce premier contact laisse entrevoir une complicité naissante et – qui sait – une future collaboration à long terme. D’autant que le chef a aussi, malgré son jeune âge, une riche expérience lyrique, un atout quand on sait que la moitié ou presque de l’activité de l’OSR se déroule dans la fosse du Grand Théâtre de Genève.



Claudio Poloni

 

 

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