|
Back
Du grand art au Palais Royal Paris
Palais Royal
07/30/2002 - et 31 juillet, 1* et 2 août 2002
Jiri Kylian : Stamping Ground
Mats Ek : Carmen
Ballet de l’Opéra de Lyon
Dans le cadre de «Paris Quartier d’été»
Depuis des années, contre vents et marées, le festival «Paris Quartier d’été» maintient une programmation culturelle de qualité en plein mois de juillet et août à Paris, il sauve l’honneur et la réputation de la capitale, bravo à lui ! On ne lui souhaite rien de mieux que de grandir encore. Parmi les multiples lieux de plein air dans lesquels les spectacles se déroulent, la cour du Palais Royal, où se loge une scène et des gradins accueillant mille personnes, constitue sans conteste le plus magnifique, malgré les toujours hideuses colonnes de Buren (et le massacre continu avec la récente entrée de métro de la Place Colette, grotesque et bigarrée). Dévolu à la danse, on se dit même qu’en surélevant un peu le plateau, on pourrait y placer, juste devant, une petite formation musicale et faire de l’opéra... Pour quatre représentations, le Ballet de l’Opéra de Lyon présentait deux superbes ballets. Très librement inspiré des danses aborigènes, avec des poses «primitives» ou «animales», Stamping Ground témoigne du génie multiforme de Jiri Kylian avec son inventivité gestuelle inépuisable, son énergie permanente toujours fondue dans une esthétique raffinée, ce sens de la recherche et cet art de la déconstruction qui ne tombe jamais dans l’austérité. L’humour, par moment, par la seule grâce de la danse, sans aucun procédé narratif, démontre la suprême maîtrise du directeur du Nederland Dans Theater. La Carmen de Mats Ek se base sur la Suite Carmen pour cordes et percussion op. 37 (1967) du russe Rodion Shchedrin (né en 1932), une pièce captivante et un peu déjantée (Carmen à la sauce russe !) qui s’amuse à perturber et à télescoper les thèmes de l’opéra de Bizet, tout en suivant globalement son déroulement. Une grande réussite, malheureusement encore trop méconnue sous nos cieux. Mats Ek nous livre un ballet narratif très tonique et cernant bien la psychologie des personnages. Plus un siège ne restait libre et le public comblé réserva une ovation méritée aux danseurs.
Les œuvres de Rodion Shchedrin
Site de Paris Quartier d’été, www.quartierdete.com
Philippe Herlin
|
