About us / Contact

The Classical Music Network

Strasbourg

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Un Mozart limpide, une Ecossaise sage

Strasbourg
Palais de la Musique
04/09/2025 -  et 27 mars (Luxembourg), 27 avril (Aix‑en‑Provence) 2025
Ludwig van Beethoven : Die Geschöpfe des Prometheus, opus 43 : Ouverture
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour violon n° 3 en sol majeur, K. 216
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 3 en la mineur « Schottische », opus 56

Luxembourg Philharmonic, Renaud Capuçon (violon et direction)




En période de transition entre deux directeurs musicaux, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg (ou Luxembourg Philharmonic, d’après le programme de salle), invité dans le cadre de la saison de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, ne se présente pas forcément sous son meilleur jour. On garde de cette phalange le souvenir plus lumineux de son trop bref âge d’or, il y a bientôt trente ans, sous la direction de David Shallon. Ce jeune chef israélien, brutalement décédé en 2000, en avait fait un orchestre d’élite, particulièrement bien exposé dans le paysage discographique grâce à plusieurs parutions majeures, qui en révélaient tout le potentiel.


Ce soir, l’orchestre affiche une sonorité relativement générique. Certes, la petite harmonie se montre compétente, mais sans éclat notable. L’ensemble reste d’un niveau honnête, sans plus, d’autant que la direction de Renaud Capuçon ne semble pas de nature à bousculer les lignes.


Le violoniste français, musicien raffiné et désormais chef d’orchestre à ses heures, aborde le massif avec prudence. Pour l’instant, il semble limiter ses ambitions aux œuvres classiques et du premier romantisme, où son intuition musicale trouve un cadre rassurant. Mais dans la Symphonie « Ecossaise » de Mendelssohn, on reste quand même encore loin de la transparence analytique et de la vision à long terme que cette partition requiert. La lecture est propre, animée d’un bel esprit collectif, mais le projet ne dépasse guère le cadre d’une exécution appliquée. Dommage, car cette œuvre, trop rarement jouée, recèle une richesse de raffinement et de saveurs qui ne demande qu’à être exaltée.


Même constat pour l’Ouverture des Créatures de Prométhée de Beethoven, petit bijou de jeunesse qui fonctionne très bien en début de concert, à condition d’être minutieusement en place. Ce soir, l’intention est là, mais l’exécution manque de précision, ce qui reste une vraie lacune, même pour un simple moment de mise en condition.


La véritable substance musicale de la soirée se concentre sur le Troisième Concerto pour violon de Mozart. Ici, on retrouve l’habituel Renaud Capuçon, fin violoniste qui n’appuie jamais inutilement sur l’archet. Son Mozart coule de source, sans aspérités, sans maniérismes ni surinvestissement intellectuel non plus. Le résultat est très agréable, très « mozartien » au sens classique du terme, et dans un contexte actuel où beaucoup de solistes se croient obligés de surcharger leurs concertos de Mozart de tics expressifs et d’effets gratuits, cette sobriété fait du bien.


En bis, Renaud Capuçon propose une pièce brève méconnue de Richard Strauss, jolie mélodie pour violon seul tout à fait typique de son auteur, avec son triolet qui vient dynamiser une phrase mélodique toute simple : Daphne‑Etude (TrV 272b), sur un motif extrait de l’opéra du même nom. Une belle curiosité pour clore l’agréable volet central d’un concert plaisant, mais qui, dans son ensemble, ne marquera pas les mémoires.



Laurent Barthel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com