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L’hiver de Schubert Paris Salle Cortot 03/04/2025 - et 10 décembre 2024 (Nürnberg), 27 février 2025 (Vevey) Franz Schubert : Des Sängers Habe, D. 832 – Die junge Nonne, D. 828 – Auflösung, D. 807 – Die Allmacht, D. 852 – Ländler, D. 366, n° 3 & n° 4 – Der Einsame, D. 800 – Abendstern, D. 806 – Das Heimweh, D. 851 – Auf der Bruck, D. 853 – Fülle der Liebe, D. 854 – Der blinde Knabe, D. 833 – Normans Gesang, D. 846 – Im Abendrot, D. 799 – Deutsche Tänze, D. 783 n° 2, n° 4, n° 5, n° 6 & n° 7 – Lied des gefangenen Jägers, D. 843 – Totengräbers Heimweh, D. 842 – Wiedersehn, D. 855 Samuel Hasselhorn (baryton), Amiel Bushakevitz (piano)
 S. Hasselhorn (© Nikolaj Lund)
Samuel Hasselhorn et Amiel Bushakevitz ont donné un récital Schubert pour la deuxième fois salle Cortot. Organisé par l’éditeur Harmonia Mundi, le programme de ce concert reprenait largement avec de légères variantes le contenu de leur dernier enregistrement, « Licht und Schatten » (« Lumière et ombres »).
On ne reviendra pas sur les qualités vocales et musicales du baryton allemand Samuel Hasselhorn, largement développées à l’occasion de la parution de ses enregistrements consacrés à Schubert et Schumann, et particulièrement de ce dernier programme qui regroupe des lieder composés à Vienne pendant les mois d’hiver des deux années 1824 et 1825. Encore moins sur celles de son excellent accompagnateur le pianiste israélo-sud‑africain Amiel Bushakevitz, avec qui il semble désormais installé dans un partenariat régulier.
C’est évidemment un grand plaisir de retrouver au concert toutes ces qualités admirées au disque car si la voix du baryton est magnifiquement phonogénique, elle se projette aussi parfaitement en direct. Le timbre chaud et coloré n’est jamais monotone, variant constamment tout au long du programme donné sans entracte, une grande heure ponctuée à deux reprises par un repos vocal pendant lequel Amiel Bushakevitz joue quelques‑unes des Danses allemandes du compositeur viennois, intermèdes tout à fait propices à détendre l’atmosphère tout en restant dans la thématique douloureuse du programme. La complicité des deux interprètes est immense, comme on a pu le constater dans leurs enregistrements.
Le récital s’est conclu sur un magnifique Urlicht de Gustav Mahler, restant dans la thématique du programme et permettant d’admirer une fois de plus la possibilité de ce chanteur d’alléger sa voix et de chanter des notes aiguës filées d’une sûreté admirable.
P.S. : la très bonne nouvelle est que les fauteuils rotatifs de la salle Cortot ont été bloqués afin de faire cesser leurs grincements infernaux (voir ici), qui compromettaient terriblement l’acoustique vraiment miraculeuse de cette salle historique.
Olivier Brunel
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