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Musiques pour célébrer les disparus

München
Herkulessaal
02/13/2025 -  et 14 (München), 15 (Wien) février 2025
Mark-Anthony Turnage : Remembering
Johannes Brahms : Ein deutsches Requiem, opus 45

Lucy Crowe (soprano), Michael Nagy (baryton-basse)
Chor des Bayerischen Rundfunks, Krista Audere (cheffe de chœur), Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Sir Simon Rattle (direction)


S. Rattle, M.-A. Turnage (© Bayerischer Rundfunk/Severin Vogl)


Ecrit pour la disparition d’Evan Scofield, fils du guitariste de jazz John Scofield, et créé en 2017 par Sir Simon Rattle, Remembering est une œuvre en quatre mouvements. Les trois premiers sont une suite de séquences assez rythmées assez dans la lignée de nombreuses œuvres contemporaines, originales dans leur orchestration, mais où on ne perçoit pas toujours une ligne musicale.


Puis arrive le très extraordinaire dernier mouvement, démarrant avec deux solos à l’alto puis au violoncelle (superbes Emiko Yuasa et Hanno Simmons) avant que n’explose un tutti dramatique plein d’une rare émotion nous faisant ressentir le poids de la réalisation de la disparition d’un enfant. C’est profond et très émouvant. Simon Rattle fait venir sur scène le compositeur. C’est une superbe découverte.


Le premier mouvement du Requiem allemand de Brahms, « Selig sind, die da Leid tragen », a en commun avec l’œuvre de Turnage de ne pas faire intervenir les violons. Orchestre et chœur sont dans leur monde avec cette œuvre. On peut ainsi apprécier la clarté, les équilibres et les couleurs de l’orchestre et, bien évidemment, le Chœur de la Radio bavaroise est superbe de dynamique et d’amplitude. Mais à plusieurs reprises, les tempi très vifs choisis par Rattle surprennent. Il ne s’agit pas d’un oratorio léger ; le compositeur écrit ce Requiem lors de la disparition de sa mère. L’arrivée de la soprano dans son air « Ihr habt nun Traurigkeit » est le pivot de cette œuvre, qui démarre dans des couleurs sombres et revient progressivement à la lumière.



De façon inhabituelle, Lucy Crowe met un moment à trouver ses marques. La première phrase qui ne monte « que » sur un sol manque de sérénité. En revanche, Michael Nagy trouve la dimension de sa partie et l’autorité qu’exigent musique et texte.


Lors des moments où les tempi se relâchent, l’expression est plus juste. Le final, « Selig sind die Toten », avec de superbes interventions du hautboïste Ramón Ortego Quero, sont plus justes et plus émouvantes. Mais après cette première partie si émouvante et avec tant de poids, la seconde ne serait‑elle pas un peu trop allègre pour un requiem ?



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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