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Redécouvertes

München
Herkulessaal
02/06/2025 -  et 7 (München), 16 (Wien) février 2005
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonies n° 39, K. 543, n° 40, K. 550, et n° 41 « Jupiter », K. 551
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Sir Simon Rattle (direction)


S. Rattle (© Bayerischer Rundfunk/Astrid Ackermann)


Sir Simon Rattle a un répertoire et une discographie immenses. Bien qu’il soit surtout connu pour ses interprétations de Mahler, de la musique française et de Haydn, Mozart n’est pas nécessairement le compositeur avec lequel on l’associe le plus naturellement. Après cette soirée, il ne fait aucun doute que c’est aussi un formidable mozartien.


Ce qui frappe le plus, c’est de redécouvrir que ces trois symphonies, que l’on croit connaître, révèlent tant de secrets. Rattle nous fait comprendre à quel point cette musique est structurée. Il y a une attention à construire la ligne et à l’« explication » du développement de l’œuvre aux pupitres. Il dirige sans podium et on ressent à quel point il y a un contact direct immédiat avec ses musiciens.


Il y a une attention très marquée dans la palette de nuances, qui a beaucoup de variété mais toujours dans un objectif musical. Les tempi sont pleins de dynamisme sans être bousculés. Rattle, contrairement à ce que font plusieurs chefs, ne ralentit pas lorsqu’il y a un decrescendo. Les rubatos et changements de tempo sont subtils et servent la conception et l’esprit des œuvres.


Son interprétation s’inspire des pratiques de la musique ancienne, sans exagération ni affectation. Le vibrato des cordes est minimal, et le timbalier utilise des baguettes en bois. Les équilibres entre les pupitres sont réalisés avec beaucoup d’attention, notamment les bois, qui ressortent avec naturel, ce qui n’est pas toujours le cas pour cet orchestre dans cette salle.


Comme souvent chez Mozart, les œuvres ont du caractère, voire sont théâtrales. La Trente‑neuvième Symphonie est pleine d’énergie, la Quarantième plus dramatique et sombre, et avec des changements de tonalité qui ne sont pas sans annoncer ce que fera plus tard un Schubert, la Quarante-et-unième « Jupiter » est solaire.


Il reste tant d’œuvres instrumentales ou chorales de Mozart que Rattle n’a pas encore explorées. On rêve de ce qu’il pourrait encore nous faire redécouvrir.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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